La pianiste 14

552 18 1
                                    

Ceux qui n'étaient pas réconfortés  par contre étaient ceux qui avaient transformés le bar de Nick en quartier général. Rien  ne venait adoucir leur crainte.
Les renforts étaient arrivés au grand dam des habitants de la petite ville tranquille.

Les motos étaient toutes alignées un peu partout et prenaient beaucoup de place, certains commençaient même à ronchonner et à houspiller tous ces hommes qui venaient mettre à mal leur tranquillité, mais  les bikers mirent les choses au point une bonne fois pour toute. Tant que la demoiselle ne serait pas retrouvée ils ne partiraient pas , ordre du patron et mieux valait ne pas les contrarier vu la tête de certains ça  faisait peur. Il  circulait dans ce havre de paix plus si tranquille que ça une atmosphère si lourde qu'il était plus sain pour sa santé de ne rien avoir à faire avec cette histoire, sinon les retombées allaient être magistrales. Légales ou non les dispositions allaient être prises pour la retrouver au plus vite.

Rien que le bruit des motos perturbait certains des villageois. Ils  ne se sentaient  plus du tout en sécurité  avec tout ces hommes appartenant un club  "un pour cent " chez eux. Les  langues allaient bon train au point qu' Ange décida de rameuter tout ce bon petit peuple pour le mettre au parfum. Il y eue du monde ce jour là au bar de Nick, ce qui ne le réjouit pas pour autant, il aurait préféré que cela soit pour une autre occasion que la recherche d'Albane.

Le motard  avait donc fait passer le message afin que le maximum de personnes soit présente pour leur expliquer le pourquoi de ce surplus d'individus dans la petite ville. Beaucoup répondirent plus ou moins de leur plein gré.  Au vu des mines patibulaires qu'affichaient certains des motards qui se présentèrent à leur domicile, ils ne leur fallut pas plus d'explications pour aller rejoindre leur connaissance que ce soit ami ou famille en se demandant ce qu'on leur voulait. Ils comprenaient l'inquiétude de Nick mais ne comprenaient pas ce que tout ce monde venait faire dans l'histoire et comme tout bon citoyen qui se respecte ils préféraient rouspéter contre la force avec laquelle on les poussait à rejoindre les rangs plutôt que d'aider.

Brindille prit la parole sous le regard tranquille de son président qui se tenait debout près du bar les bras croisés.

"Je vois que vous êtes tous là".

Ça pour être là, ils étaient là, ils n'avaient pas pu faire autrement,ils n'avaient pas eu le choix,  les motard les ayant pratiquement extirpés de leur maison et jetés dans le café, certains étaient restés à l'extérieur, la salle n'étant pas assez grande pour accueillir autant d'individus....vu le nombre de motards faites le compte...

"Alors écoutez bien tous, nous allons rester jusqu'à ce que Mam'zelle Albane soit retrouvée que cela vous plaise ou non et il ne vaut mieux pas pour vos fesses être concerné par l'enlèvement car même l'enfer vous paraîtra aussi doux que le paradis à côté de notre colère, de plus si l'un d'entre vous à le plus petit indice qui soit pour faire avancer les choses, qu'il soit assez aimable de nous en informer, si j'apprends qu'il y a des choses cachées ça ne va pas le faire et si vous aimez votre petite pianiste alors aidez nous".

Ange l'écoutait mette les villageois au parfum, Brindille se retenait dans ses paroles comme dans ses actes ce qui était un peu difficile pour lui, ne prenant jamais de gants pour exprimer les messages qu'il voulait faire passer.

Tout le monde écoutait, attentif, ou discutait à voix basse, personne n'était indifférent à ce qui se passait mais pour certains c'était l'affaire de la police et ils ne voyaient pas pourquoi ils aideraient cette bande de malfaiteurs.

"Aux dernières nouvelles elle aurait été enlevée par des individus qui circulent à bord d'un 4X4 noir, si l'un d'entre vous a quelque chose là dessus qu'il nous en informe".

"Et vous pensez être qui pour mener une enquête par vous même ? "

L'homme qui venait de parler attirant l'attention de tous sur lui se tenait debout au milieu du café bondé de personnes attentives à ce qui se disait.

"Et à qui ai je l'honneur" ?

Brindille savait parler quand il fallait....son élocution devenait aussi parfaite que les éliminations qu'il pratiquait, aussi belle et propre que le travail bien effectué.

"Je suis le maire de cette petite ville et je pense que la police est assez grande pour savoir ce qu'elle doit faire, c'est quand même son boulot à ce que je sache et j'aimerai comprendre pourquoi vous vous permettez de prendre les choses en main et  forcer ces citoyens à venir écouter votre discours".

"Ha m'sieur l'Maire vous savez comme moi qu' la police n'avance pas vite et que j'te cherche un indice par ci et que j'te cherche une preuve par là, à ce train là à la Noël nous n'aurons pas avancé d'un pouce et Mam'zelle Albane ne sera plus qu'un corps sans vie, c'est ça que vous voulez ? "

Ange sourit, il savait que les bonnes manières de Brindille n'allaient pas faire long feu....le maire avec son entrée théâtrale avait tout envoyé valdinguer et sa gouaille et son mépris reprenaient le dessus.

"Ha parce que vous croyez que vous allez faire mieux, pourquoi doutez vous qu'on la retrouve vivante, vous savez quelque chose".

Là, le maire poussait le bouchon un peu loin, s'il continuait ainsi il allait retourner la populace contre eux et ils risquaient de se retrouver dans de sales draps, Ange décida d'intervenir avant que Brindille ne lui saute à la gorge et ne l'ouvre d'un côté à l'autre.

"Possible que l'on puisse faire mieux qu'eux, nous, nous avons le nombre, pas vous, je peux encore faire venir du monde s'il faut creuser chaque trous à rats, nous avons le temps, vous, vous avez des horaires, des paperasses à respecter, nous allons retourner chaque pierre et s'il le faut déterrer chaque mort mais Albane sera retrouvée et en vie si possible".

"Et qui vous dit qu'elle est encore vivante".

"Là, monsieur le maire, il vaut mieux pour ceux qui l'ont enlevé, je les dépècerais de mes mains et je vous garantis que vous n'aurez aucune arrestation et cela ne sera pas beau à voir".

Anges de Dieu, pour le moment vu l'attitude du chef de gang c'était plutôt anges de l'enfer et il ne ferait pas bon de  passer entre leurs mains s'ils venaient à découvrir que vous étiez de mèche avec les ravisseurs. Ceux qui étaient présent ressentir la colère qui se dégagea à cet instant de l'homme qui se tenait devant eux, bravant le maire et son autorité afin de retrouver une enfant du pays qui n'appartenait même pas à leur bande. Il  s'était rapproché dangereusement du maire la rage au ventre faisant reculer ce dernier d'un pas...

"Vous vivez dans un monde de bisounours ou quoi, les jolies femmes sont repérées dans les coins comme le vôtre, il suffit d'un soir et hop."

Dans le bar, la tension était à son comble entre les bikers d'un côté et celui qui se considérait comme le représentant de la loi de l'autre, qui lui, était soutenu par une grande majorité des habitants qui ne comprenait toujours pas d'où sortait toute cette smala.


La pianisteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant