La pianiste 36

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Elle essayait de se rappeler sa vie d'avant, du temps où elle était heureuse, libre de ses actions, libre de ses mouvements...du temps où elle laissait ses doigts courir sur les touches de son piano... piano qui l'enveloppait d'un plaisir incommensurable quand elle s'asseyait pour jouer, laissant ses notes voltiger, la  caresser de leur musique  tel les ailes d'un papillon voletant dans le bar. Elle cherchait les yeux fermés à retenir et à graver dans sa mémoire le visage de Nick qui s'évaporait doucement.. Il y avait eu un autre homme. Elle  en avait la sensation. Mais  elle avait beau chercher, qui était il. Existait il seulement ou était il le fruit de son imagination..

Combien de temps avait elle passé enfermée dans cet espèce de cachot suintant. Elle avait été coupée du monde, coupée de ceux qu'elle aimait. Des brides lui revenaient parfois de son ancienne vie mais elle n'arrivait plus à faire la différence entre la réalité et le rêve.

Mais le pire était son corps, celui ci était constamment en éruption, son sexe pulsait à chaque instant, ses seins finissaient par lui faire mal, ses tétons étaient durs et dressés en permanence, son épiderme la picotait, tout chez elle n'était qu'exacerbation, elle brulait, elle n'était qu'incendie que rien ne venait éteindre. Plusieurs fois elle avait tentée de se masturber pour calmer ses pulsions dévorantes mais ils avaient devancés ses gestes et elle s'était retrouvée les mains attachées dans le dos. Elle était nourrie, lavée, n'avait plus aucune intimité. Ils entretenaient sa beauté. Elle en arrivait à provoquer ses geôliers pour qu'ils la prennent là sur le sol froid de sa prison. imperturbables ils continuaient leur besogne, insensibles à ses plaintes, sourds à ses demandes. Elle se comportait comme une chienne en chaleur.

Elle ne se posait plus la question de savoir si elle était recherchée, si elle allait être retrouvée ou si elle allait mourir, elle voulait seulement que quelqu'un la prenne, éteigne ce feu qui la consumait, apaise ce maelström entre ses cuisses, elle en gémissait de désir, essayait de se frotter à la couverture rugueuse qui recouvrait l'endroit où elle dormait. Son intimité était enduite d'un onguent particulier qui la maintenant en état  constant de chaleur, sa nourriture était droguée tous les jours à faible dose pour qu'elle oublie tout et qu'elle en arrive à désirer elle même tous les actes auxquels ils avaient pensés. Elle avait bien résisté, délaissant la nourriture qu'on lui apportait mais que pouvait elle bien faire seule face à tous, elle avait espérée gagner du temps mais elle avait perdue la bataille. Le moment approchait et son esprit s'en allait.

Elle allait bientôt être prête.



La pianisteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant