La pianiste 20

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L'Ordre de Sade


Il était plus que satisfait. Ils l'avaient trouvée. Elle était maintenue enfermée dans l'enceinte du Manoir. La cérémonie allait pouvoir être mise en place.

Lui, c'était le Grand Prêtre, celui qui officiait. Celui qui ordonnait.Celui qui commandait L'Ordre de Sade. Il n'était pas peu fier d'avoir réussit à être à sa tête.

L'Ordre de Sade. Un honneur pour tous ceux qui avaient le privilège d'en être membre.

Tous ceux qui entraient en religion avec cet Ordre devaient s'engager à pratiquer.

Pratiquer sur eux mêmes, sur ou avec autrui.

Ils se prenaient très au sérieux.

Héritiers de celui qu'ils vénéraient depuis de nombreuses années, ils participaient avec beaucoup de ferveur aux réunions, rencontres, soirées que le Grand Prêtre organisait avec l'aide de ses confrères. Pour rien au monde, ils n'auraient manqué ça.

Mais que se passait il au sein de cette société secrète. Car pour être secrète, elle l'était. Au fil des années tout avait été fait pour que rien ne filtre en dehors de ces murs. Vous n'y entriez pas comme cela, il fallait montrer patte blanche, expliquer ses besoins, ses envies, ses vices les plus sombres, ses fantasmes les plus délirants. Des questions vous étaient posées plus indiscrètes les unes que les autres, tout ceci venait après la petite enquête faite discrètement et à votre insu quand un membre mettait votre nom en avant pour une éventuelle admission. Mais ne vous y trompez pas, l'enquête était faite d'une certaine façon, très subtilement, tout ce qui devait se savoir sur vous arrivait entre les mains du Grand Prêtre qui finissait par connaitre toute votre perversion la plus noire. Après tout n'était plus que question d'orientation du sujet pour l'amener à avouer que cela lui plairait d'entrer dans un cercle où tout était permis question sexe. L'ami en question vous embarquait pour une soirée soi disant coquine des plus légère et vous vous retrouviez entrainé pour une nuit de débauche durant laquelle  hommes et femmes se lançaient dans un marathon de baise à tout va sans aucune restriction. Mais il y avait des codes, des règles à respecter...

Donc vous aviez réussit à pénétrer dans l'antre du vice. Une petite cérémonie était organisée en votre honneur dans une ambiance plus qu'intime avec chants grégoriens et costumes. Le candidat homme ou femme devait se présenter nu et se conformer à tout ce qui lui était demandé. A ce niveau, il ne pouvait plus reculer sous peines de sanctions qu'il valait mieux ne pas connaître. Mais de toute façon aucun n'aurait reculé, le programme étant trop alléchant. La cérémonie marquait l'engagement sur de longues années voir à vie. Tout se passait selon un rituel bien posé, assez mystérieux et de nuit de préférence au son d'une musique grégorienne dans la cour intérieure de la grande bâtisse. Une fois initié, le ou la candidate devait obéir à certaines règles et certains ordres et pour la suite il suivait son chemin selon ses besoins. Il y en avait pour tout le monde et tous les gouts. La maison était grande et pourvu de "commodités" comme il était dit....."Commodités"...lieux extérieurs au Manoir disposés sur la propriété où se passait certains actes mis en scènes.

Mais qui était ce fameux personnage qu'ils vénéraient ?

Donatien Alphonse François de Sade Marquis de son état et qui apparemment avait bien fait parler de lui à une époque et faisait parler encore et encore. Tout reposait sur ses fondements littéraires qui les passionnaient au plus haut point. Ce brave homme s'était défoulé dans ses écrits et dans sa vie comme personne, c'est dire qu'il en avait fait couler de l'encre mais ses fantasmes n'étaient pas tous bon à mettre en pratique et un dépoussiérage avait été fait pour ne garder que certaines idées pas trop sadiques dans l'extrême. Certaines pratiques originelles avaient été heureusement bannies, mais d'autres avaient survécu pour le grand bonheur des adeptes qui les avaient un peu arrangés à leur sauce.

Cet Ordre donc avait vu le jour quelques dizaines années auparavant autour de pratiques dirons nous hors du commun pour l'époque, crée par des hommes ou plus précisément par un homme qui avait des besoins sexuels hors normes et qui n'arrivait pas à les assouvir dans le monde dans lequel il vivait mais qui avait trouvé comment les exploiter.

N'ayant pas Internet à cette époque monsieur se tourna vers la lecture de livres spécialisés en cherchant selon des codes qu'il s'était lui même créé. Petit à petit il se constitua une bibliothèque regorgeant de livres à ne pas mettre entre toutes les mains. Entre pratiques sadomasochistes, instruments de torture, descriptions de tout ce que l'on pouvait subir à un corps il s'était construit en virtuel tout un monde de débauche. Le summum fut le jour où il tomba sur les écrits de celui qui allait devenir son "Mentor".

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