Légitimité

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TW: scarification, dépression, suicide.

Je fais ce chapitre pour parler de ma vie, de ce qu'il se passe ces derniers temps, parce que il s'en passe des choses.

Pour commencer, j'ai passé le meilleur été de toute ma vie, j'ai vécu ma meilleure vie de l'autre côté de l'Atlantique. J'étais hyper heureuse et je suis incroyablement reconnaissante d'avoir pu le vivre.

Mais il faut croire que j'ai le bonheur douloureux. C'est dur à dire, mais peut être que ce n'est pas pour moi, peut être que je suis née pour être malheureuse.

C'est incroyablement dur dit comme ça, mais c'est vraiment ce que je ressens et je vais pas dire le contraire. Chaque fois que je suis heureuse, je fini par retombé, et ça fait hyper mal.
Et plus j'ai été heureuse, plus j'ai du mal à m'en remettre. J'arrive pas à me faire à l'idée que je pourrais pas le revivre, j'arrive pas à me faire à l'idée que c'était pas ma vie quotidienne.

Et finalement j'ai peur d'être heureuse, je m'aperçois que ça me fait pas rêver le bonheur. Alors bien sûr, j'aurais aimé avoir une vie incroyable, qu'il m'arrive que des bonnes choses, j'aurais aimé. Mais ce n'est pas le cas.

Ma vie elle est chaotique, et elle l'a toujours été. J'ai grandi dans la douleur, depuis toute petite je m'endors en pleurant. Et je crois que cette douleur, c'est moment dans le noir où je peux me vider, c'est ma Safe place. Et finalement, je me demande si j'ai vraiment envie d'aller mieux.

Je sais que tout ce que je dis peut paraître horrible, étrange, violent... Et je sais que ça contraste avec ce dont j'ai l'habitude de dire. Mais ce que j'exprime aujourd'hui, je suis pas la seule à le ressentir.

Je suis persuadé que il y a des gens qui sont dans cette situation. Des personnes qui ont tellement souffert qu'elles ne savent pas comment être heureuse, il y a des gens qui trouvent la tristesse réconfortante parce qu'il n'ont connu que ça, et ça peut être très compliqué de sortir de sa zone de confort.

Et je sais que l'on vit dans une société où aller bien est "la norme", la santé mentale est un tabou, et pour beaucoup de personnes, il suffit de le vouloir pour guérir et que les personnes en souffrance psychique l'ont "choisi". Alors je sais que ça peut être compliqué de parler, d'expliquer que le bonheur nous fait peur. On fait parfois face à un jugement et on fini par se persuadé que le problème vient de nous.

Et je veux juste dire que c'est OK d'avoir peur, c'est compliqué d'aller mieux parce que c'est laissé une partie de notre histoire derrière nous.

C'est OK, de se laisser couler, de se laisser aller, parce que on en a marre et qu'on s'épuise à garder la tête hors de l'eau.

C'est OK, de retomber dans ses addictions, parce que ce sont des maladies et qu'elles ne sont pas de notre ressort.

C'est OK, de ne pas vouloir commencer un sevrage, parce que on est pas prêt, parce que c'est pas le bon moment.

C'est OK d'avoir des idée noir, de penser au suicide, parce que parfois on arrive à cours de résilience et on est plus capable d'encaisser.

C'est OK de passer une journée ou plus au fond de son lit.

En clair, c'est OK de pas aller bien et c'est aussi OK de pas vouloir guérir parce que ça nous fait peur, parce que c'est dur et parce que ça fait mal.

Bien sur, je dis à personne que plonger dans ses addictions ou le suicide c'est une solution.
Je pense qu'il y a d'autre solution, d'autre choix moins radicale et moins dangereux. Mais je blâmerai jamais quelqu'un qui a tenter de partir où quelqu'un qui est partie.

Alors voilà, vous êtes légitime, votre parole est légitime. Votre vie est importante, mais c'est votre vie, vos choix. Personne ne peut juger ce que vous faites, parce que personne ne sait ce que vous avez vécu.

Santé mentaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant