Chapitre 50 : Tournant décisif

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Michael 



[Mercredi 21 Juin, 17h28, devant la boutique de Chiara Parravicini, Argentina]


J'entre dans le lieu de travail de Chiara, occupée à écrire sur un cahier ce qu'on lui dicte au téléphone. Elle a dû entendre la sonnette retentir mais elle ne m'accorde aucune attention, se concentrant sur sa conversation téléphonique.


J'attends alors dans un coin, observant la fleuristerie attentivement. Il y a tellement de belles fleurs n'empêche, des sortes que je n'avais encore jamais pris le temps d'observer. Alors que je compose dans ma tête un bouquet de fleurs qui pourrait plaire à Karol, je sursaute quand Chiara prononce mon surnom.


— Mike ?


Son ton étonné me fait sourire, je m'approche du comptoir où elle se trouve alors qu'elle a encore la main posée sur le téléphone fixe qu'elle vient de raccrocher.


— Salut Chia'.

— Qu'est-ce que tu fais là ? Je ne t'ai pas dit de passer, à moins que je l'ai fait ? En ce moment je perds la tête...

— Non c'est moi qui voulais te voir.  je la coupe avant qu'elle se fasse dix mille scénarios.


Elle cligne plusieurs fois des yeux surprise, avant de froncer ses sourcils avec méfiance.


— Qu'est-ce qui se passe ?


Je ris légèrement par la tête qu'elle fait alors que mon amie ne semble pas du tout amusée par la situation.


En fait c'est bizarre parce que je ne sais plus trop ce qu'elle pense ou ressent vis-à-vis de moi maintenant. Je sais qu'elle m'en veut toujours de l'avoir ghosté pendant trois ans, mais elle semble moins en colère contre moi ces derniers temps alors j'ose être plus confiant et léger avec mon amie désormais.


— Je voulais passer te voir une dernière fois ici avant que je parte.


J'observe sa boutique le sourire aux lèvres, fier du commerce que tient mon amie depuis des années maintenant.


— Arrête, dis comme ça on a l'impression que tu ne reviendras plus jamais !  s'agace-t-elle.


Je souris tristement car même si j'attendais mon départ depuis des lustres, désormais je ne suis plus aussi pressé de rentrer qu'avant, c'est même l'inverse. Si Muri nous avait annoncé qu'on devait prolonger notre séjour d'encore quelques mois ça ne m'aurait pas dérangé, bien au contraire.

Une année décisive [𝐌𝐢𝐜𝐤𝐚𝐫𝐨𝐥] (𝕋𝕠𝕞𝕖 𝟚)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant