Une année décisive [𝐌𝐢𝐜𝐤𝐚𝐫𝐨𝐥] (𝕋𝕠𝕞𝕖 𝟚)

Chapitre 11 : Pique-nique entre filles

Karol

[Dimanche 15 Septembre, 12h26, au parc, Argentina]

Chiara se gare près de l'entrée du parc se trouvant pas loin du Blake South collège, le lycée où j'ai étudié pendant trois ans.

En fixant le bâtiment qui n'a pas un poil changé depuis maintenant cinq ans, une vague de nostalgie m'envahit et me serre le cœur. Je ne peux pas m'empêcher de ressentir cela, c'est plus fort que moi, cela me dépasse.

Rien qu'en observant la bâtisse, des souvenirs me reviennent... je me revois franchir le portail en courant parce que j'avais loupé le bus. Le banc que je peux observer de là où je me trouve me rappelle les moments où toute la bande se trouvait près de ce dernier durant les pauses, quand les beaux jours pointaient le bout de leur nez. Je m'imagine les grandes portes s'ouvrir sur Caro, Vale et moi, prêtes à aller au bar song après les journées de cours qu'on passait.

D'autres souvenirs se bousculent dans ma tête, notamment celui où je suis arrivée pour la première fois au Blake avec Mike. La première fois qu'il m'a emmené en moto, puis la première fois où nous sommes arrivés main dans la main en tant que couple.

En sentant mes yeux me piquer, je les ferme directement en repoussant mes larmes. C'est ridicule d'être si émotive à cause de tels souvenirs qui sont quand y pense assez anodins, or c'est malheureusement ce que je ressens en revoyant le lycée et je ne peux rien y faire. Cela restera de magnifiques souvenirs, rien ne changera même si désormais Michael et moi ne sommes plus ensemble. Ils resteront gravés dans mon cœur à jamais.

Je sors enfin de la voiture de Chiara. Caro et la copine de Jorge sont déjà à l'extérieur, en train d'observer elles aussi notre ancien lycée avec le sourire.

— Waw ça fait des lustres que je n'étais pas revenue devant le lycée.  commence la blonde.

— Pareil, ça fait bizarre.   enchaîne Carolina.

— On était si jeunes à l'époque... j'ai l'impression que ça date d'un siècle et pourtant quand je regarde le bâtiment, plein de souvenirs me reviennent comme si je les avais vécu hier.  reprend Chia'.

Carolina soupire tristement elle aussi nostalgique, avant de sourire de nouveau.

— Je ressens la même chose.

Revenir ici ne doit pas être très facile non plus pour ma meilleure amie car même si elle fait comme si tout allait bien en vivant sa meilleure vie, je sais qu'Agus lui manque.

Ils ont beau s'appeler au moins deux, trois fois par semaine, ce n'est pas évident pour elle. Caro ne m'en parle jamais en négatif, elle a toujours un grand sourire quand elle mentionne son ex ou quand je la vois lui parler car il m'arrive de rester avec elle pour prendre des nouvelles de mon ami. Elle ne montre jamais aucune tristesse et pourtant, là à cet instant c'est bien ce que dégage son expression faciale.