Une année décisive [𝐌𝐢𝐜𝐤𝐚𝐫𝐨𝐥] (𝕋𝕠𝕞𝕖 𝟚)

Chapitre 31 : Rester à sa place

Michael

[Jeudi 7 Novembre, 15h22, faculté Buenos Aires, Argentina]

Je soupire en sortant de la salle d'amphithéâtre où j'ai cours. Le professeur m'a demandé d'aller chercher un dossier au secrétariat et j'ignore la raison qui l'a poussé à demander à moi.

D'habitude c'est toujours la première de la classe qui y va puisque tous les professeurs lui demandent automatiquement si elle peut s'en charger. Cette fois apparemment le prof a voulu changer de cible... est-ce parce que je suis le plus proche de la porte ou parce que je n'écoutais pas un seul instant son cours ? En tout cas c'est clair que si le but était que ça me fasse chier bah il a réussi en beauté !

Quand je tourne au couloir menant au secrétariat, j'entends un rire m'étant familier, très familier puisque mon cœur loupe un battement, si bien que je me stoppe en plein milieu du couloir.

Ce rire... comment je pourrais ne pas le reconnaître puisque je l'ai entendu des milliers de fois par le passé. Son rire, son magnifique rire qui me provoque toujours les mêmes sensations qu'à l'époque.

Alors c'est le plus silencieusement possible que j'avance en direction du secrétariat en longeant le mur pour de un, ni me faire voir et de deux, observer pourquoi celle que j'aime rit comme ça.

Je jette un coup d'œil en direction de l'endroit où je suis censé aller et comme par hasard Karol se trouve juste devant l'entrée, me bloquant le passage. Je ne pourrai pas y aller sans qu'elle me voit et je préfère retourner en cours en prétextant m'être perdu plutôt que de passer devant elle !

Je l'ignore depuis notre mise au point et je risque de continuer ainsi pendant longtemps si je ne veux pas tout gâcher entre nous. Oui car je serais capable de la supplier qu'on se remette ensemble si je ne l'évitais pas et ça c'est bien hors de question !

Elle éclate à nouveau de rire, mais cette fois j'ignore tout ce que son rire me provoque pour me focaliser sur le mec étant avec elle que je n'avais même pas remarqué.

Je fronce les sourcils en voyant le visage hilare de mon ex, se tapant clairement un fou rire. J'ignore ce qu'il a pu lui dire pour qu'elle se mette à rire aussi fort mais tout ce que je sais c'est qu'évidemment ça ne me plaît pas.

Je ne vois que le dos de l'inconnu mais rien que cette vue me suffit à ne pas l'aimer du tout. En fait que ce soit n'importe qui je m'en fous, le fait qu'un autre ose parler, regarder ou rire avec Karol me rend fou de jalousie et me fait instantanément haïr la personne.

Ouais je suis jaloux et je l'assume ! Je l'ai toujours été et je le serai toujours, ça fait partie de moi.