Chapitre 43 : Là pour l'autre

48 3 5
                                    







Michael



[Jeudi 4 Avril, 19h20, au studio, Argentina]


Assis par terre en dessous de la fenêtre, les jambes étendues sur le sol, le dos et la tête collés contre le mur, puis tenant la main de Karol dans la mienne, je lui lance un regard pour l'observer attentivement.


Elle est dans la même position que moi, nous n'avons pas bougé après notre crise de larmes passée, à pleurer dans les bras de l'autre. Depuis nous sommes immobiles, dans le silence le plus complet, perdu dans nos pensées or nous nous tenons la main, comme si c'était le seul geste pouvant nous réconforter et ne pas nous faire lâcher prise encore une fois.


Le visage de Karol est fatigué. Fatigué par les larmes qu'elle a tant versé et tant retenu également, fatigué par la situation, fatigué par l'émotion, les sentiments lourds que nous portons tous en ce moment.


La voir si mal me déchire davantage le cœur, comment je n'ai pas pu voir que celle que j'aime avait elle aussi besoin de réconfort. Je me suis montré égoïste et je le regrette, mais je suis encore trop aveuglé par ma propre peine pour être en état de la réconforter.


Je presse un peu plus ma main dans la sienne pour la soutenir, la réconforter, lui faire comprendre que je suis là et que je l'aime de tout mon cœur malgré tout ce qu'on a pu se dire ou faire.


Je sais bien que ce n'est qu'un moment parallèle et éphémère entre nous car la vie va reprendre son cours et Karol et moi recommencerons à nous éviter le plus possible pour respecter ce qu'on a convenu. Cependant je profite de cette parenthèse au maximum car plus jamais l'occasion d'être si proche de celle que j'aime ne se fera.


Comme si la brune avait pu entendre mes pensées, sa tête se tourne dans ma direction et ses yeux verts brillants encore se plantent dans les miens. Elle lâche un petit soupir en tentant de sourire mais elle n'y parvient pas, ce qui me fend un peu plus le cœur.


— Je suis désolée.   commence-t-elle.


Alors qu'elle soupire plus profondément, je fronce les sourcils, ne comprenant pas la raison de ses excuses.


— De quoi ?


Elle me lance un regard désolé qui me rend plus confus que je le suis déjà.


— De m'être mis dans un tel état... c'était ridicule, pardon.


Je la dévisage, ce qui semble la mettre mal à l'aise puisqu'elle tourne le regard pour fixer ses genoux.


Je ne comprends pas du tout ses excuses et le fait qu'elle se sente désolée alors qu'elle n'a absolument rien fait de mal.


Une année décisive [𝐌𝐢𝐜𝐤𝐚𝐫𝐨𝐥] (𝕋𝕠𝕞𝕖 𝟚)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant