Chapitre 6 : Toujours autant de haine

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Michael



[Jeudi 12 Septembre, 8h37, faculté Buenos Aires, Argentina]



Quand Ana se gare sur le parking de la fac, j'ai juste envie d'une seule chose, qu'elle redémarre et s'éloigne le plus vite possible de cet endroit. Bien entendu elle ne ferait jamais ça...


Notre manageuse n'a pas seulement ce rôle-ci, non, la maison de disque lui a demandé de garder un œil sur le groupe durant l'année qu'on va passer ici, en Argentine. Enfin plus particulièrement sur moi vu que j'ai été une sacrée plaie pour eux pendant les trois années passées au Mexique.


Je suis ce qu'on pourrait appeler le rebelle du groupe, celui qui parle avec toute franchise, qui dit clairement quand quelque chose ne va pas ou ne lui plaît pas. Combien de fois me suis-je pris la tête avec la maison de disque sur des sujets où nous étions opposés ? Tellement que je ne compte même plus.


Pour Lionel, Gaston et Malena je suis perfectionniste, or peut-être que je le suis, mais eux ils sont beaucoup trop négligents et dise oui à tout, même quand la proposition est pourrie !


Vu que nos supérieurs restent au Mexique, fort heureusement d'ailleurs, personne ne sera plus là pour me tempérer et garder un œil sur moi. C'est pour ça qu'ils ont demandé à la copine de mon meilleur ami de me surveiller et de leur rédiger un rapport à chaque fin de semaine pour savoir si je vais bien à la fac et si je prends ma dernière année d'étude au sérieux...


Ça me gave putain ! J'ai l'impression d'être un gosse de dix ans sérieux ! Ana ne me lâchera pas, c'est pour ça qu'elle va jouer le taxi tout au long de l'année pour s'assurer que je me rends bien en cours... j'ai envie de mourir là, ça m'énerve déjà alors que je n'ai même pas repris mes études !


— Bon courage mon cœur.


Ana se penche pour venir embrasser son copain se trouvant sur le siège passager. Je détourne le regard et m'empresse de sortir de la voiture ne voulant pas plus assister à cette scène.


J'adore mes amis et j'aime le fait qu'ils soient heureux ensemble, sauf que leur bonheur et le fait qu'ils vivent dans leur petite bulle m'écœure depuis qu'on est revenu ici.


Lio finit par me rejoindre après avoir dit au revoir à sa copine. Cette dernière baisse sa vitre pour s'adresser à moi avant de repartir :


— Bon courage Mike. Sois sérieux et ne te comporte pas en élève perturbateur.


Je fronce les sourcils, vexé qu'elle puisse imaginer que je vais me comporter comme un gamin. Non mais sérieux ils pensent vraiment tous que j'ai dix ans ou comment ça se passe ?

Une année décisive [𝐌𝐢𝐜𝐤𝐚𝐫𝐨𝐥] (𝕋𝕠𝕞𝕖 𝟚)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant