Chapitre 2

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Le moment fatidique s'exécute et une vague d'hésitation s'empare de lui ? Mais il ne pouvait pas ignorer la vérité qui grondait en lui même s'il s'en persuadait. Les subvampires n'étaient que des monstres dénués d'âme. Ils étaient une race ancienne, victime d'une malédiction dont ils ne pouvaient échapper. Persée ne voulait pas ressentir un lien avec eux, car il savait que sinon, il partagerait leur destin.

Je dois le faire, se répète- t-il. Je dois. Tu ne veux pas finir à tisser des tapis comme tes parents !

La chasse commença. Les lames tranchèrent les peaux comme du jambon, certains utilisèrent leurs épées, d'autres leurs dagues. D'autres préfèrerent entrechoquer les os et les dents contre les murs et le béton. Le regard jaune de Persée se posa sur la rue sombre devant lui. Là, il repéra un subvampire solitaire, acculé contre un mur, les yeux brillants de terreur. Il n'était pas plus âgé que Persée, peut-être même plus jeune.

Le chass en herbe se détacha du mur de l'immeuble, contourna ledit Berd, qui ne vit qu'une roue de voiture roulée. Puis il s'approcha du subvampire. Sa respiration saccadée trahissait sa peur. Il ne montra aucune hostilité envers Persée. Au contraire, ses pupilles dilatés exprimaient une profonde tristesse.

Le cœur de Persée se serra. Mais il n'avait pas à se sentir mal, il ne faisait que ce qui lui semblait juste. Ça tient plus de l'exception de que la règle, les gentils. D'une voix qu'il essaya d'adoucir, car sa voix était grave et granuleuse, comme les subvampires mais qui peut prononcer, il parla au subvampire, lui offrant un réconfort inattendu.

— Ne crains rien. Je suis comme toi.

Les yeux du subvampire s'élargirent de surprise, puis une lueur rouge haine naquit en lui. Persée leva la main car il ne comprit pas que la détermination ne faisait pas tout.

— Je suis ici pour t'aider, pas te blesser.

Le subvampire hurla, les larmes aux yeux. Persée recula, effrayé et avant qu'il puisse réagir, le subvampire lui griffa le bras. Le sang chaud coula comme un ruisseau et la douleur le paralysa.

D'autres comme lui se retirèrent dans l'ombre. Ils étaient nombreux. Persée avait fait son choix et avait été stupide mais comme son père lui dit toujours : il faut être prêt à affronter les conséquences de ses actes. Il se mit en garde et attaqua. Il n'avait que ses membres, sa rage et son agilité. Il arracha une tête, une oreille, creva plusieurs yeux. Des griffes, il en a pris, dans la poitrine, sur la joue et le cou. Et bientôt, il reçut plus qu'il ne donna. Se relever à chaque chute était de plus en plus dur.

Le subvampire qu'il avait tenté de sauver, avec cette lueur sauvage qu'il pensait familière, sera celui qui sonnera la fin de son glas. Au moment où son cou s'apprêtait à être déchiqueté, trois flèches se plantèrent dans le crâne de la bête.

— Hey, on se replie et on réfléchit à une stratégie. Viens, et dépêche.

Uns chasseur. Un Tiresias. Les vampires ont deux immenses cœurs, les subvampires n'en ont pas mais étrangement, Persée sentait quelque chose battre en lui. La peur d'être découvert, mais l'excitation d'être considéré comme un chasseur. 

PerséeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant