Chapitre 37

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Dans une effervescence frénétique, les domestiques s'affairaient autour de Persée, tels des abeilles diligentées par leur reine. Ses cheveux étaient peignés avec une précision chirurgicale, ses yeux étaient soulignés d'un trait subtil et ses mains étaient caressées par les tissus les plus fins. Il était paré pour son mariage, tel un paon fier de déployer ses plumes devant l'assemblée.

La cathédrale s'ouvrit devant eux, ses portes massives grinçant légèrement sous l'effort des assistants. À l'intérieur, une atmosphère mystérieuse et tamisée régnait, les lumières ne formant que des éclats doux et chaleureux dans l'obscurité ambiante. Les vitraux, magnifiques et majestueux, étaient teintés de rouges profonds, comme si le ciel lui-même avait décidé de participer à la cérémonie.

Les invités, nombreux et inconnus pour Persée, étaient assis dans un silence presque palpable, comme s'ils attendaient le début d'un spectacle grandiose. Persée avançait avec une légère mélancolie dans le cœur, se demandant ce que l'avenir lui réservait aux côtés d'Ambre.

— Persée, te voilà enfin, murmura Ambre d'une voix suave, alors qu'il se tenait là, majestueux, à l'autel. Prêt à te lier à ton ennemi pour l'éternité ?

Persée tenta un sourire, aussi lumineux que le soleil perçant à travers les nuages d'une journée pluvieuse.

— Franchement si l'éternité est aussi sexy, pourquoi pas ? répondit-il avec un brin d'ironie dans la voix.

Les deux hommes échangèrent un regard chargé d'émotions contradictoires, mêlant l'amour et la résignation. Alors que la cérémonie commençait, Persée se laissa emporter par les chants célestes et les prières solennelles, se préparant mentalement pour le voyage qui l'attendait au-delà de ces portes sacrées.

Au moment où la cérémonie de mariage atteignait son apogée, une tension inattendue s'insinua dans l'atmosphère feutrée de la cathédrale. Etrangement, il n'a pas dit la phrase : si quelqu'un souhaite s'opposer à leur union, qu'il parle maintenant ou se taise à jamais. Berd, le chasseur, surgit tel un spectre surgissant des ombres, rompant brusquement le charme de l'heureux événement.

— Persée ! Tonna-t-il d'une voix chargée d'une colère contenue depuis trop longtemps. Tu n'as pas honte, espèce d'enfoiré ? Te voilà, sur le point d'unir ton destin à celui d'un vampire ! Tu es tombé bien bas, tu fais honte à Dante, tu fais honte à mon enseignement. Tu n'étais qu'une vermine, une créature que nous, chasseurs, étions censés traquer et éliminer !

Le silence qui s'ensuivit fut palpable, les regards se croisant dans une tentative muette de comprendre ce qui se passait. Les vampires et les subvampires, habituellement si prompts à la violence, se figèrent dans une attitude de défense, prêts à riposter à la moindre provocation.

Pourtant, Persée demeura étonnamment calme, un sourire énigmatique flottant sur ses lèvres. La cave, et son enfermement à l'interieur. D'un geste de la main, il ordonna à tous de se retenir, de laisser les mots de Berd résonner dans l'air lourd de la chapelle.

— Berd, commença-t-il d'une voix empreinte de douceur et de tristesse, laisse moi le seul moment de bonheur de ma vie. Laisse moi le seul moment de ma vie où j'aime être moi, où je suis puissant, où je suis heureux.

Les regards se croisèrent à nouveau.

Dans un tumulte de murmures indignés et de regards chargés de menace, Ambre s'avança, prêt à en découdre avec Berd pour avoir interrompu le précieux moment de son mariage. Ses yeux étincelaient d'une fureur contenue, mais avant qu'il ne puisse passer à l'action, Persée se plaça devant lui, le retenant d'un geste apaisant.

— Non, Ambre, murmura-t-il doucement, posant une main réconfortante sur son épaule. Laisse-moi gérer cela.

Les mots de Persée firent taire les murmures de colère, laissant place à une tension palpable dans l'air chargé d'électricité. Persée se détourna alors d'Ambre pour faire face à Berd, son regard déterminé reflétant une détermination sans faille.

— Berd, commença-t-il d'une voix calme mais résolue, je te respecte, mais si tu oses me défier, je te trancherais en morceau.

Berd acquiesça d'un signe de tête grave. Carmille, qui observait la scène d'un regard impérieux, intervint alors d'une voix autoritaire.

— Persée, tue le et prouve ta loyauté envers notre cause.

— Je t'attends, subvampire !

Persée hocha la tête, acceptant le défi avec une détermination tranquille. Les deux hommes se firent face, prêts à en découdre dans un duel qui scellerait peut-être le destin de chacun. Mais au milieu de toute cette tension, une touche d'humour improbable émergea lorsque Persée se tourna vers Berd et lança avec un sourire ironique :

— Eh bien, mon vieux, j'espère que tu as l'estomac bien accroché. Parce que ça va secouer !

PerséeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant