Persée

Chapitre 31

Alors que Persée tenait la lettre de Lucrèce entre ses mains, les mots gravés sur le papier résonnaient en lui comme un écho poignant. Il sentait son cœur se serrer à chaque ligne, ressentant la colère de sa sœur à travers chaque mot.

Se retrouver du mauvais côté de l'Histoire... Persée est un subvampire, il est deja du mauvais côté. Mais là au moins, il peut avoir le pouvoir. Un pouvoir plus grand qu'être châsseur. Et peut-être que lui et sa détermination, c'était tout ce qu'ils voulaient.

Accompagné de Carmille et Ambre, Persée se rendit à l'hôtel de ville de la Primerie. L'atmosphère était tendue entre lui et Ambre, chacun gardant ses sentiments enfouis sous une façade de froideur. Pourtant, Persée ne pouvait s'empêcher de ressentir une pointe d'amertume.

En entrant dans la Primerie, la capitale de la Maguika française, Persée fut frappé par le spectacle de dévastation qui s'offrait à lui. Les rues étaient jonchées de débris, les bâtiments délabrés témoignant des récents affrontements contre les subvampires. Carmille observait avec joie, tandis qu'Ambre restait silencieux, ses pensées semblant loin.

- Merde. C'est désert. Il ne reste plus personne, murmura Persée, presque pour lui-même. On dirait que la Primerie a besoin d'une bonne rénovation.

Carmille lui lança un regard perçant, mais Persée soutint son regard. Il n'avait pas pu s'en empêcher, une petite touche d'humour pour rendre le tout moins... froid.

- C'est une bonne chose que tout soit détruit. Cela veut dire que l'on pourra tout reconstruire.

- Mais tant de vies ont été perdues ici, ajouta Persée, sa voix teintée d'une tristesse sincère.

- Des vies insignifiantes. Des vies ennemies, souviens-toi.

Ambre acquiesça silencieusement, ses yeux reflétant une délectation similaire à son parrain.

Alors que la calèche se frayait un chemin à travers les rues dévastées de la Primerie, Persée observait avec étonnement la destruction qui l'entourait. Les bâtiments en ruine, les débris jonchant le sol... C'était un spectacle désolant. Il n'arrivait pas à oublier qu'il en faisait partie. C'était de sa faute.

Carmille, assis en face de lui, semblait remarquer son expression. Avec un sourire énigmatique, il déclara :

- La destruction de la Primerie est la meilleure chose qui pouvait nous arriver. Parfois, il faut que tout s'effondre pour que quelque chose de nouveau puisse émerger.

Persée leva un sourcil, incertain de savoir comment interpréter ces paroles. Mais avant qu'il ne puisse poser de questions, la calèche s'arrêta brusquement, interrompant leur conversation.

Carmille descendit de la calèche, suivi de près par Ambre et Persée. À leur grande surprise, un groupe important de vampires les attendait, scandant le nom de Carmille avec ferveur.

- Qu'est-ce que c'est que ça ? murmura Persée, surpris par l'accueil chaleureux.

Carmille sourit en voyant la réaction de Persée.

- Eh bien, il semblerait que ma réputation me précède.