Chapitre 21

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La fin de la journée de Bimanca à Tengentiel avait laissé le village épuisé et meurtri. La bataille avait été féroce, mais grâce à l'intervention de Lament, les subvampires avaient été repoussés, du moins pour l'instant. Tandis que le silence revenait sur le village, les habitants se rassemblèrent pour prier pour les âmes des morts.

Dans l'obscurité, le village s'éclairait de petites bougies. Les corps enveloppés dans de grandes feuilles enroulés avec de la tige, ils étaient levés jusqu'au ciel où ils continuaient leur route vers une meilleure vie.

Lament, Berd et Dante se tenaient au côté de Persée et Lucrèce. Assez pour que Persée puisse entendre la conversation des chasseurs :

Lament poursuivit, son ton grave :

— Des rapports nous parviennent de la Primerie. Les chasseurs sont décimés dans tout le pays, et certains humains ont également perdu la vie. Les hauts gradés de la Maguika et du monde des humains sont furieux, et ils exigent des réponses.

La nouvelle de la mort de leurs camarades chasseurs fut un coup dur pour Berd, Dante. Ils connaissaient certains de ces chasseurs et étaient conscients du prix que leur devoir pouvait parfois exiger.

Lucrèce pleurait et s'accrochait au bras de son frère quant lui, n'avait que la mâchoire serré. Elle lui souffla :

— Arrête. Je sais ce que tu penses mais ce n'est pas de ta faute.

— Je sais que ce n'est pas de ma faute mais... je me suis entraîné si dur et j'ai quand même réussi à les laisser tomber.

Lament, cependant, avait une lueur de détermination dans la voix.

— Nous ne pouvons pas nous permettre de nous laisser abattre, Persée. Les subvampires ont évolué, mais nous aussi, nous devons nous adapter. Être fort. Soyez fort petit.

Les sorciers, capables de manipuler la magie de guérison, mettait toujours autant de rigueur à la tâche, prodiguant des soins aux blessés qui restaient. Les artisans, ceux qui n'avaient pas tenu à assister à la procession, se préparèrent à quitter Tengentiel, emportant avec eux leurs précieuses créations.

— Merci de m'avoir laisser ma chance Lament.

Persée observait le vieil homme avec admiration. C'était à présent une idole, un modèle de courage et de détermination. Il lui permit d'envoyer la coup de grâce, Persée ne l'oubliera pas.

Lucrèce se tourna vers son frère et chuchota pour que personne n'entende.

— Qu'est ce qu'on va devenir maintenant ? Sans papa et maman ?

— Je vais tuer ces subvampires un par un pour ce qu'ils ont infligés à nos parents.

— Le fait que tu sois un subvampire qui tue d'autres subvampires, ça ne t'a jamais dérangé ? Si tu ne te pretendais pas chasseur peut être qu'ils n'auraient jamais...

Cette remarque piqua Persée au vif. Lucrèce était sa sœur et tout le monde le prenait pour un artisan, ou du moins quelqu'un de normal.

— C'est parce que je ne veux pas leur ressembler que je les tue Lucrèce. Qui voudrait être comme ils sont ? Et je ne prétends rien, je fais.

Un corbeau soudain, lui laissa tomber un message ce qui les surpris tous les deux. Les corbeaux ne viennent jamais dérangé quand les sorciers emmènent leur mort au ciel. La lumière surtout, pointilleuse, les déconcentre.

Quand il ouvrit, Persée écarquilla les yeux. C'était une lettre d'Ambre. Il était écrit : « Je le veux, marions-nous. Demain, la lune à son zénith, au lac des lucioles près de la forêt. »

PerséeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant