Chapitre 10

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Une fois leur étal décoré comme il se doit, Persée put souffler. Alors qu'il ajustait l'un des tapis du bout des doigts, il ressentit une main lui attraper l'épaule. Il faillit tomber mais se retourna juste à temps pour découvrir ses amis, Vane et Nola, qui le regardaient avec des sourires narquois.

— Persée, toujours en train de tisser tes petits tapis ? se moqua Vane, un jeune homme aux cheveux noirs tenue par un serre-tête en étoile.

Nola, sa complice, ajouta avec un peu plus de sympathie :

— Quand vas-tu réaliser que tu n'es pas fait pour devenir chasseur, mon cher Persée ?

Persée soupira, habituée aux moqueries :

— Je n'ai pas abandonné mon rêve, les filles. Je vais devenir un chasseur, vous verrez

Vane et Nola secouèrent la tête.

— D'accord, Persée, si tu le dis. En attendant, tes tapis sont vraiment magnifiques.

Malgré leurs railleries, Persée savait que ses amies l'appréciaient réellement. Ils avaient grandi ensemble, partageant des rires, des secrets et des rêves. La Fête de Bimanca était l'occasion idéale pour se retrouver et célébrer leur amitié.

Tout autour d'eux, le village était en pleine effervescence. Les artisans se mirent à exposer leurs créations à coup de "Oh là, là voilà la belle poterie à fleurs" et "venez voir mes beaux bijoux, de roses et de bleus toujours !". Les visiteurs commencèrent à affluer. L'atmosphère était chargée de magie, car chaque objet exposé portait en lui le talent et la créativité de ceux qui l'avaient façonné.

Ce qui l'avait étonné, c'était aussi toutes les "oh dame, cher dame Lucrèce, la plus belle des dames, voulez vous m'épouser" qu'elle reçut de cinq hommes différents.

— Je ne comprends pas pourquoi elle en a autant, grogna Nola dans sa barbe. Elle n'a strictement rien de spécial.

Vane répondit, le rouge aux joues :

— C'est évident, elle a une peau noire comme le bois à la lueur de la lune. Et ses cheveux sont bouclés, pleins de boucles, tout plein, et elle a un regard clairvoyant et...

— Quoi, tu es amoureux ou quoi ? Lui cracha Nola.

Persée, pendant ce temps, ne put s'empêcher de se moquer de sa sœur.

— Lucrèce, tu reçois tellement de demandes en mariage de tes clients. Tu devrais peut-être considérer l'idée.

Lucrèce leva les yeux au ciel.

— Persée, c'est juste pour les affaires. Les hommes aiment acheter des bijoux pour impressionner les dames, mais ça ne veut pas dire qu'ils veulent tous m'épouser.

Elle était clairement dans le déni.

Ils s'installèrent derrière l'étalage, et Lucrèce commença à présenter ses colliers aux visiteurs. Rapidement, Persée se rendit compte que sa sœur n'exagérait pas. Les demandes en mariage étaient nombreuses, et chaque client semblait plus déterminé que le précédent.

Un jeune homme aux cheveux bruns, vêtu de vêtements élégants, s'approcha de l'étalage, les yeux brillants d'admiration pour Lucrèce.

— Mademoiselle Lucrèce, vos colliers sont vraiment magnifiques. Ils sont dignes des plus belles femmes de notre royaume.

Lucrèce sourit poliment, mais Persée pouvait voir qu'elle cherchait discrètement un moyen de se soustraire à la demande en mariage imminente.

Le jeune homme s'agenouilla devant elle, portant une bague scintillante de sa poche.

— Mademoiselle Lucrèce, voulez-vous devenir ma femme ?


PerséeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant