Chapitre 1

185 11 0
                                    

L'ombre se faufilait aussi vite que lui. Persée et sa détermination. À la fin de sa vie, il ne restera que ça de lui, sa détermination. Il se tenait en retrait, passant d'un immeuble à un autre d'un bon agile. Il faillit tomber à plusieurs reprises dans les poubelles. Mais sa détermination. Il pistait les chasseurs expérimentés, ce qu'il rêvait de devenir plus tard. Mais plus tard n'était pas une perspective qui le réjouissait. Il voulait tout, maintenant, tout de suite.

Vêtus de capes sombres à l'armurerie de leur maison, leurs visages étaient dissimulés par des masques en cuir, témoins silencieux de nombreuses chasses passées.

— Ils grognent vers l'est. Ils grouillent, ils sont tout proche.

Persée faillit bondir pour lui demander un autographe. C'était un Tirésias, à en croire son armurerie de fleur de lys tacheté et à sa super ouïe. Ils en possédaient tous dans cette famille. Laissant ses étoiles et sa splendeur de côté, le déterminé suivit ses idoles, vers une mort certaine.

Ils, sont les subvampires, la peste qui peuple le monde magique de Maguika, la communauté magique de cette Terre. Une race chaireuse, faite d'excroissance, de grognements primitifs et des dents toutes pointues. Moins évolués que leurs cousins vampires, ils se nourrissent de la peur et du sang des innocents.

Persée avait tout préparé en secret. Depuis qu'il avait appris à marcher, il avait suivi ces chasseurs aguerris, apprenant leurs techniques, mémorisant leurs rituels. Il sait sauter aussi haut qu'eux pour que son ombre obstrue la lune. Il court tous les matins pour avoir la même endurance.

— Là, ici ! Dit une chasseuse. Ils ont déja tuer des humains. Ils va falloir qu'on nettoie après.

Persée se cacha plus haut et s'accrocha à une fenêtre remplie de pots de tomates. Il en croqua une. Sous ses yeux grouillaient les subvampires affamées. Ils mangeaient une tête blondes et léchaient leurs globes oculaires. Des bleus et d'autres marrons.

Persée lâcha la tomate, dégouté. Lui-même était un subvampire. Il n'avait aucune preuve à part le fait qu'il ait des dents pointues, des pouvoirs de vampires et des... pulsions. Il savait que la société magique, qui tolérait à peine les vampires, ne le tolérerait pas s'il était comme ces infections chaireuses. Son secret était gardé sous un voile épais. Ses parents y veillaient. Il aimait à penser que c'était plus pour son bonheur que pour leurs honneurs. Personne ne connaissait sa véritable nature. Il se nourrissait de sang animal pour assouvir sa soif, cachant son héritage maudit.

Ce soir-là, le jeune homme aux cheveux rouges avait pris un risque insensé. Pour ne pas éveiller les soupçons, il avait subtilisé la cape d'un chasseur de la famille Niviane, une lignée réputée pour son efficacité dans la traque des subvampires. Il était étonné que personne ne l'ait remarqué. Les Niviane étaient également connus pour leur absence de clémence. Il fallait qu'il fasse attention.

La tomate meurtrie décida de se venger. Cette dernière chuta de dix étages et décida d'atterrir sur une voiture. Elle hurla d'un son strident. Les chasseurs se retournèrent. Persée se cacha derrière l'immense immeuble et mit une main sur sa bouche. Il savait que ça ne changeait rien, et que cette stupide tomate l'avait trahit. Il ne mangera plus jamais de tomate !

Les subvampires s'écrièrent, grincèrent, leurs voix grattèrent les murs. Ils devinrent plus vigilants.

— Merde, Berd assure nos arrières, au cas où il y aurait quelqu'un. On attaque de front.

— C'est pas une bonne idée, Dante. Tu veux pas qu'on attende les mages ?

— Les mages sont des idiots. Ils vont nous ralentir. Et vu comment les subies sont stupides, ça va nous prendre que cinq minutes. On y va !

Leurs armes étincelèrent à la lueur de la lune, prêtes à fendre l'obscurité. Persée, caché sous la cape volée, se tenait à l'arrière du bâtiment, essayant de maîtriser les battements précipités de son cœur. C'était le moment !

PerséeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant