ÉPILOGUE

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Six ans plus tard,
July 10th 2024






POV: Jefferson GOLD

Ça.Y.Est ! Enfin ! Le jour tant attendu est arrivé. J'ai l'impression que ces six dernières années m'ont permis de faire le point sur la personne que j'étais. Maintenant que j'ai trente ans, il est temps de me reprendre en main. Dehors, ma fiancée m'attend sûrement avec notre fils, Isaac ! Du moins, je l'espère...

Dire que d'ici quelques minutes, je quitterais cet endroit. Ce trou minable qui m'a détruit mais également guéri. Oui, c'est vrai, ça a l'air bizarre, je l'avoue. Pourtant il s'agit de la stricte vérité.

Jours et nuits, je comptais sur mes doigts la durée de mon calvaire, de ma descente aux enfers. À présent, ce mercredi après-midi, je peux faire mes adieux ! « Adieu, prison de Bakersfield, à jamais ! », « Adieu, boule de billard ! ».

Ce matin, je me suis levé aux aurores et j'ai observé le soleil qui brillait.
Libre, libre ! Je suis libre !

Mes cauchemars ne me hanteront plus jamais, je suis en paix avec moi-même, j'ai fait le vide.

Pendant que je prépare mes affaires, un sourire arbore mon visage. Cette fois-ci, il est bel et bien réel.

— Que vas-tu faire désormais que tu es libre, me demande Ha-Neul en interrompant le fil de mes pensées.

Je souffle à plein poumons avant de lui répondre.

— Je vais réaliser ce que je voulais faire il y a longtemps....
— C'est-à-dire ? Tuer ton père, s'exclame-t-il.
— Non, les meurtres c'est terminé pour moi. J'ai perdu énormément de temps ici, je n'ai pas pu voir grandir mon fils comme je le désirais alors j'ai beaucoup de choses à rattraper, dis-je honnêtement.
— D'accord, c'est une sage décision, avoue Ha-Neul.

Vers midi, je sors de la cellule afin de manger un dernier déjeuner avec mon collègue.
Matt Donovan, mon grand ami a été libéré hier, j'espère qu'il a bien profité de sa famille.
Les personnes sur qui on peut compter sont très rares.— Ah, Matt, je l'aimais bien. C'était un type sympa qui m'a toujours épaulé. Il me rappelle beaucoup Ben. En parlant de lui, je me demande ce qu'il devient ? Depuis mon incarcération, il ne m'a donné aucun signe de vie.

En début d'après-midi, boule de cristal m'autorise à quitter ma cage.

— Prends soin de toi, Gold, t'es un chouette gars, déclare-t-il ému.

Je ne lui réponds pas, je ne l'ai jamais aimé.
Ce n'est pas lui qui me manquera.

Mes affaires en mains, je me dirige vers la sortie, sans me retourner.

Je pousse la grande porte qui me sépare de ma liberté et c'est là que je la vois, toujours resplendissante comme la toute première fois...
Un petit garçon se tient debout, l'air timide, collé à elle. Qu'il est adorable !

Jane, habillée d'une robe fleurie et de chaussures ouvertes m'attend en compagnie de mon fils Issac, qui porte un short et un t-shirt bob l'éponge.

— Maman, qui c'est le monsieur, chuchote-t-il.
— Mon coeur, ce « Monsieur » est ton papa, sourit-elle.

Soudain, son regard s'émerveille, rien qu'en entendant ce simple mot : « Papa ».
Puis il se précipite dans mes bras en pleurant, j'ai également l'envie de pleurer de joie, cependant je me retiens, par peur qu'il s'inquiète.

***

POV : Jane PINK

Il m'a tellement manqué... Ces six dernières années ont été les plus difficiles sans lui. Malgré le fait qu'Isaac soit arrivé dans nos vies, j'ai dû tout gérer toute seule entre notre fils et le travail au cabinet de psychologie de Bakersfield. Enfin « toute seule », c'est un euphémisme parce que mes parents et les siens ont été particulièrement présents, surtout lors des moments difficiles.

Voir Jefferson prendre Isaac dans ses bras pour la première fois après six ans est très  émouvant. J'ai hâte, tellement hâte de pouvoir enfin vivre avec lui !

— On va rejoindre, maman ? Lui demande mon fiancé en souriant.
— Oui, oui ! Maman, maman ! T'as vu ? Papa est là, papa est là, chantonne Isaac.

Mon roi avance jusqu'à moi en tenant la main de notre petit prince. Ses lèvres se posent sur les miennes. Celles qui m'ont manqué durant des années. Certes, je lui rendait souvent visite, malheureusement, nous n'avions pas forcément assez de temps pour avoir notre intimité.

— Mon amour, tu m'as terriblement manqué, dit-il tandis que nous reprenons notre souffle. — Toi aussi, tu m'as manqué, mon coeur, répondis-je.

Nous avançons jusqu'à ma voiture, j'installe Isaac dans son siège à l'arrière et attends patiemment que Jefferson monte à son tour.

— Où veux-tu aller mon coeur ? Je le questionne.
— N'importe où, tant que nous quittons cette ville, rit-il.

Ainsi, je démarre le moteur, il allume la radio et cherche une bonne musique, puis je roule. Dans quelle direction ? Je ne le sais pas encore. Tout ce qui compte, c'est que désormais, nous sommes réunis et que nous parcourons le monde, à trois.

JEFFERSON GOLD (1ER jet) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant