CHAPITRE CINQ : LA FAMILLE GOLD

41 9 3
                                    

La famille Gold formait un tableau parfait vue de l'extérieur mais à l'intérieur, il y avait des défauts. La perfection n'existe définitivement pas. Parents de quatre enfants, c'était une petite famille nombreuse de Los Angeles.

Cependant, les seuls enfants qui vivaient encore avec eux étaient Michael, Luna et Ella.
Hanna Jenkins était une femme blonde aux yeux bleus comme l'atlantique et son mari Henri Gold, brun aux iris marrons.

Ensemble depuis le lycée, ils donnèrent naissance à leur premier enfant, Jefferson Gold à l'âge de dix-huit ans et ensuite Henri Gold décida de l'épouser. Cinq ans plus tard, un deuxième garçon vint au monde qu'ils appelèrent Michael.

Quand le cadet naquit, Jefferson commença à devenir jaloux. En effet, lui qui était le préféré, ne l'était plus et il avait l'impression que ses parents ne lui prêtaient plus attention. Plus tard, la tension s'est dissipée et une grande complicité naquit entre eux.

Lorsque l'aîné eut sept ans, Hanna accoucha d'une fille, Luna et trois ans après, une dernière fille entra dans la famille. Il s'agissait d'Ella. Jefferson était comblé, n'ayant aucun amis à l'école, il eut la chance d'avoir un frère et deux sœurs avec qui jouer en rentrant à la maison.

***

Malheureusement, vers l'âge de dix ans son comportement changea et effrayèrent ses parents. Par peur qu'il devienne de plus en plus dangereux, ils essayèrent de l'emmener voir un psychologue mais leur démarche fut vaine.

Quelques mois plus tard, Henri et Hanna décidèrent d'envoyer leur fils aîné en foyer.
Au yeux d'Henri, il était devenu trop difficile à vivre et il ne le supportait plus.

— Henri, j'ai réfléchi et je trouve qu'on va trop loin, dit-elle.
— Non Hanna, je ne le supporte plus. Il  faut qu'il parte, les choses sont devenus trop compliquées ! Répondit-il d'un ton agressif.

— Henri, il s'agit tout de même de notre fils aîné, on ne peut faire ça. J'ai besoin de tous mes enfants, je ne veux pas les séparer, sanglota-elle.
— Écoutes, même si tu n'es pas d'accord, on le place. Tu n'auras qu'à te rattraper avec les autres enfants ! Trancha-t-il.

Hanna avait beau le supplier, il ne changea pas d'avis et contacta les services sociaux pour leur expliquer le comportement de Jefferson.
Pourtant quand l'assistante sociale est venu le chercher, il s'agenouilla et leur promit de s'améliorer, de devenir le fils dont ils avaient toujours rêvé ! Hélas, les paroles du petit garçon de dix ans étaient inefficaces.

Au mois d'octobre, il fut placé en foyer.

Ce jour-là, le ciel s'assombrit dans la ville de Los Angeles. Hanna pleura à chaudes larmes et Henri resta de marbre. Michael et Luna hurlèrent en le voyant partir. Ella regarda la scène, trop jeune pour comprendre.

***

Quelques années plus tard, alors qu'Ella Gold avait quatre ans, elle commença à poser des questions à sa mère. Jefferson lui manquait et elle voulait savoir où il était mais Hanna l'ignora. Soudain, elle comprit qu'elle ne le verrait plus et elle fut attristé.

Trois ans après la mort de sa grand-mère maternelle, Jefferson âgé de dix-huit ans contacta sa mère car même s'il ne voulait pas la voir, sa fratrie lui manquait.

— Comment vont-ils?

Hanna lui répondit positivement, Michael passait son temps à jouer en ligne, comme lui, Luna était souvent en retard en cours et Ella avait d'excellentes notes.

— J'aimerais les voir, dit-il d'une voix mélancolique.
Jeff, tu sais que c'est impossible, chuchota-t-elle.

Henri refusait d'entendre parler de lui et l'empêchait de les voir. Son père était sénateur et ne pouvait pas salir son image. Jefferson était un petit canard abandonné.

Il raccrocha car comme bien souvent, elle le vexa et il ne voulait pas entendre ses mensonges. Je t'aime mon fils, tu me manques, je regrettes. Tous ces mots sonnaient faux.

Si elle l'aimait vraiment, il vivrait encore avec elle.

Je ne le supporte plus, il faut qu'il parte, les choses sont devenus trop compliquées, avait déclaré son père il y a huit ans.

Dans ce cas, il ne fallait pas faire d'enfants, pensa-t-il.

Il renversa son lit et balaya toutes les affaires de son bureau. Pourquoi ne l'ont-ils pas écouté ? Ce n'était qu'un enfant, tout le monde fait des bêtises. Pourquoi l'ont-ils abandonné ?

Jefferson leur en voulait terriblement.
Il leur en voulait tellement. Sa mère était faible et son père était un sacré connard.

JEFFERSON GOLD (1ER jet) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant