JEFFERSON GOLD (1ER jet)

CHAPITRE VINGT : LA LETTRE D'EXCUSES

Nous étions fin mars quand Jefferson Gold, assis sur la chaise du bureau de sa chambre, adressait une lettre d'excuses aux grands-parents d'Ethan. Pour avoir bonne conscience, il s'excusait de la mort de leur fille unique et les informait de l'état de l'enfant en leur précisant que très bientôt, il serait à leurs côtés et que ce n'était pas la peine d'en faire tout un drame en passant par la justice ou encore les services sociaux.

Jefferson GOLD
9001 LOS ANGELES

Peterson's Family
33101 MIAMI

March 29, 2017
Objet : Lettre d'excuses

Chers monsieur et madame Peterson,

Je tenais à m'excuser pour le décès de votre fille, Michelle. Je suis navré de l'avoir tué ainsi.
Malheureusement, les circonstances ont fait qu'elle se trouvait au mauvais endroit.

Ethan, votre petit-fils va très bien, il est en bonne santé et je m'apprête à vous le rendre prochainement.

Je vous prie de ne surtout pas avertir la police.

Cordialement,

Jefferson GOLD

PS : Si vous décidez d'aller à l'encontre de mes instructions, le plan changera et vous ne le reverrai jamais.

Ensuite, il l'insérait dans une enveloppe de couleur marron et demanda à sa mère de la poster. Trois jours plus tard, la famille Peterson recevait du courrier dans leur boîte postale.

***

Le lundi matin, Ann Peterson était toujours au bord du gouffre depuis l'enterrement de leur fille unique et le kidnapping de leur petit-fils n'aidait pas. Philip, son mari, même s'il ne le montrait jamais, ressentait pareil. Cependant, il faisait chaque jours des efforts pour rassurer et réconforter sa femme avec qui il était depuis plus de dix ans.

D'un pas décidé, il se redressait de sa chaise et commençait à partir de la cuisine.

— Où vas-tu comme ça ? Bâilla-t-elle.
— Je vais voir si nous avons reçu du courrier, annonça son mari.
— Je ne vois pas à quoi tu t'attend, hormis des factures... Je penses qu'il n'y aura pas grand chose, souffla celle-ci.

Philip haussait les épaules et sortit de la maison. Arrivé devant la boîte aux lettres, muni de son trousseau de clés, il cherchait la correspondante et satisfait de l'avoir trouvé, ouvrit celle-ci.

À première vue, comme il l'avait confirmé à sa femme, il y a avait des factures et encore de la publicité, or ils avaient pourtant placé en évidence un papier stipulant ne pas être intéressés par cette paperasse.

Font-ils exprès, se dit Philip. En regardant de plus près, une légère enveloppe marron attira son attention. De qui pouvait-elle provenir ?

***

Le tout en mains, il retournait à l'intérieur de chez lui. Sa femme l'attendait avec impatience, assise dans l'un des deux fauteuils du salon, une couverture sur ses fébriles jambes.

— Du coup, qu'avons-nous cette fois ? Demanda Ann, curieusement.
— Des factures, comme à chaque fin de mois, de la publicité alors qu'on a exigé de ne plus en avoir et une enveloppe, déclara-t-il en lui tendant le courrier.