CHAPITRE DIX: LA CONVOCATION

37 7 3
                                    

Depuis la mort de Michelle Peterson et le kidnapping de son fils Ethan, Jefferson Gold n'était plus tellement concentré dans son travail et cela se voyait qu'il était préoccupé.
Il ne souriait plus et son comportement envers les clients et les collègues était devenu sec et froid.

Nous étions en début de semaine et dans la ville de Bakersfield, il pleuvait.
Debout derrière le comptoir de Yellowphone, Jefferson habillé d'un jean noir, d'un t-shirt blanc et du veston de l'entreprise, observait les clients aller et venir.

— Jeff, ne sois pas trop dans la lune ! L'avertit son collègue et unique ami, Ben.
— Oui, tu as raison, excuse-moi, sourit-il faiblement.

***

Quand l'heure de la pause midi arriva, Jefferson Gold partit manger dans la salle de pause avec son collègue Ben Cooper.
La salle de pause était composée de six tables et six chaises, d'un frigo et d'un micro-ondes.
À peine avait-il eu le temps d'avaler son repas que le directeur de l'entreprise, Monsieur Warren Parker, s'assit en face d'eux.

— Bonjour messieurs ! Comment allez-vous aujourd'hui, leur demanda-t-il.

Ils ne répondirent pas car c'était une question réthorique et attendirent la suite.

— Monsieur Gold, après vôtre déjeuner, je veux vous voir dans mon bureau, dit-il en s'adressant au concerné. Je vous laisse manger en paix.
— D'accord, Monsieur Parker, merci. Bon appétit à vous ! Répondit Jefferson.

Tandis qu'il se dirigeait vers la sortie de la pièce, les deux hommes reprirent leur conversation.

— À ton avis, que me veut-il, demanda Jefferson à son collègue.
— Peut-être qu'il va te filer une promotion, répondit Ben.

***

Plus tard, Jefferson se rendit dans les bureaux administratifs et se contenta de faire un signe de tête à Andy, qui s'occupait des ressources humaines et elle lui adressa un sourire désolé.

Arrivé devant la porte blanche du directeur, il toqua.

— Monsieur Gold ! Je vous attendais. Entrez, je vous prie et asseyez-vous, l'informa Warren Parker.
— Vous m'avez convoqué, donc me voici, annonça Jefferson.

Après avoir tiré l'un des deux sièges situés en face du grand bureau marron de Warren Parker, il s'assit.

Warren Parker était un homme barbu, d'un mètre soixante-quinze avec les cheveux grisonnants et les yeux verts. Il portait un costume bleu et des mocassins de couleur marrons.

— Sans doute connaissez-vous la raison de cette convocation, dit-il en s'éclaircissant la voix et en plongeant son regard dans le sien.
— À vrai dire, Monsieur Parker, je n'en ai absolument aucune idée, rétorqua Jefferson Gold.
— Bon, pour ne rien vous cacher...Vous êtes un très bon élément dans cette entreprise. Par contre, j'ai remarqué que depuis quelques temps, vous avez l'esprit ailleurs. Se passe-t-il quelque chose de particulier dans votre vie en ce moment? Si vous avez besoin de parler, n'hésitez pas, ajouta son patron.

Évidemment que j'ai l'esprit ailleurs... j'ai tout de même commis un meurtre et maintenant je me retrouve avec un gamin sur les bras, pensa-t-il.

Jefferson Gold demeura muet comme une carpe, alors, Warren Parker poursuivit :

— Ressaisissez-vous, Jefferson Gold, je ne veux pas vous mettre dehors ! Je vous laisse une semaine pour vous reprendre. Si votre attitude ne s'est pas améliorée d'ici là, vous pourrez chercher un nouveau travail, affirma-t-il.

JEFFERSON GOLD (1ER jet) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant