Pdv Kirishima
Mina me pousse du pied.- Tu vas finir par aller le chercher ?
- Nan. Il sait comment rentrer.Elle souffle.
- Kirishima, t'es vexé, OK, mais t'es plus un gamin, alors réveille toi et sors de ta chambre.
- Ça fait plus de deux heures qu'il est parti, c'est bien qu'il veut pas me voir.Elle roule des yeux et marmonne quelque chose que je ne comprends pas.
- Hein ?
- J'ai dit : La dernière fois que toi tu es parti, il ne s'est pas posé de questions aussi longtemps.Et il avait raison de s'inquiéter, qui plus est.
- ... Ça fait '' faible '', un peu.
- Passer outre sa colère pour aider un ami n'a rien de faible. Maintenant lève toi et vas-y avant que je te fasse sortir moi-même.Je me lève et enfile quelques vêtements chauds. Je m'arrête devant la porte.
-... Je crois que c'est plus qu'un ami, pour moi.
J'entends dans sa voix qu'elle sourit.
- Je l'avais deviné, imbécile. Va le rejoindre, maintenant.
J'ecquiesce et me retrouve dehors quelques minutes plus tard. Le vent me frappe le visage, glace ma peau. Je reste là, les pieds entre le bois de ma demeure et les rues pavées du quartier. Je ne sais pas où il est.
Je ferme les yeux pour réfléchir. Il était énervé, peut-être qu'il voulait se défouler. Est-ce qu'il serait retourné à l'arène ? Ça ne me paraît pas illogique. Je marche rapidement et fais de mon mieux pour cacher mon inquiétude lorsque je croise des connaissances. Je les salue, fais la discussion, et accélère encore. Les arches en pierre de l'arène se rapprochent jusqu'à se dresser complètement devant moi. Une femme garde l'entrée. Elle m'interpelle directement.- Bonjour ! Vous voulez connaître les combats à venir ? réserver une place, peut-être ?
- Heu, non... Enfin, si. Dites moi ceux qui participeront aux prochains affrontements, s'il vous plaît.Elle débite une trentaine de pseudonymes dans la minute qui suit. C'est effrayant de voir qu'elle les connaît par cœur. Je me demande depuis combien de temps ils sont là, tous. Je me demande s'ils se souviennent de leur vrai nom.
Je la coupe.- Et Le Monstre ?
Elle éclate de rire, mais je ne trouve pas ça drôle.
- Lui ? Il est attendu d'ici deux ou trois semaines, vous n'avez pas entendu ce qu'il s'est passé ?
Je fuis son regard. Qu'elle me reconnaisse pourrait compliquer les choses. Demander n'était peut-être pas une si bonne idée, finalement.
- Ah... Si, si, j'ai entendu. Ça m'était sorti de la tête. Je vais réfléchir à tout ça, merci. Bonne journée à vous !
- Bonne journée à vous aussi, au plaisir de vous revoir !Je m'incline en signe de respect et commence à m'éloigner.
- Lorsque Le Monstre sera de retour dans l'arène, on vous fera une réduction sur votre place, Monsieur Kirishima !
Je me retourne, et son sourire me paraît si innocent, si sincère que je ne suis plus sûr d'avoir entendu ces mots.
- Le public a hâte de revoir votre champion. On va avoir droit à un spectacle grandiose, à son retour !... J'espère qu'il est prêt.
J'hoche la tête et lui tourne à nouveau le dos. Je souffle. Ma cage thoracique se resserre autour de mes tripes et mon estomac se tord. Mauvais pressentiment. L'oxygène n'atteint plus mes poumons mais arrache les parois de ma trachée. Bakugo Katsuki. Le monstre, mon monstre, perdu. Alors que lui savait où me trouver, je ne-
Trouvé.*
Je m'arrête devant la porte. Plus je la regarde, plus elle m'echappe. Sa texture s'adoucit, s'endurcit, se déréalise. Ce n'est peut-être que dans ma tête. Je la franchis. A l'intérieur, l'air qui envahit mes narines est empli d'une odeur aussi nouvelle que puissante. Elle m'étouffe. Je grimace et tousse. Et puis je trébuche sur une racine, qui n'est rattaché à aucun arbre. Le soleil m'éblouit malgré le plafond, malgré les ruines de pierres qui nous entourent et qui n'ont rien à faire ici. Des rochers, entremêlés de fleurs, elles-mêmes tachées de ce que j'identifie comme du sang. Je regarde derrière moi, et la porte ressemble maintenant à celle de chez moi. J'essaie de ne pas y penser. Je ne suis pas venu pour résoudre les anomalies de cet endroit, mais pour retrouver quelqu'un. Tout autour de moi, le temps semble s'être arrêté. Des poussières voltigent, tombent au ralenti sans jamais toucher le sol. Je vois des ombres passer tout en sachant pertinemment qu'il n'y a personne. L'espace est très clair, et pourtant je ne peux pas voir plus de trois pas devant moi. Je marche, cependant. J'essaie d'avancer. Mais je reste sur place. Le décors ne s'approche pas mais change quand même. Maintenant, il y a des restes de nourriture sur une table. Je ne connais pas ces aliments. Plus loin, du sable s'étend à perte de vue, sans prendre en compte les murs supposés être là.
Je me perds. Mes sens se contredisent. L'odeur ne coïncide pas avec ma vue, et ma peau rencontre des objets invisibles. Ce sont mes yeux qui me trompent. Je les ferme. Je les ferme tellement fort que je crains que mes paupières se scellent. Mes cils se recourbent contre mes joues.
Je me concentre. J'entends un petit sifflement. Quelque chose caresse rapidement le côté de mon visage, et je devine les plumes d'un oiseau. La chaleur qui se dégage du liquide sur mon épiderme me fait penser qu'il s'agissait peut-être plus d'une attaque que d'un acte de tendresse, mais peu importe.- Bakugo?
Je chuchote, de peur d'être entendu. Entendu par une créature dangereuse et menaçante, entendu par les ombres qui se faufilent et rient ou crient. Entendu par l'oiseau, qui, guidé par ma voix, reviendra peut-être. Entendu par celui que je cherche, et qui, j'espère, est resté le même.
Entendu par un corps, froid et inanimé, qui ne me répondra plus jamais.
Un léger vent effleure mes oreilles, mélangé à un souffle à peine audible. Un soupire, une plainte, un râle, une agonie, une toux, je me fous de ce que c'est. C'est lui, et c'est tout ce qui compte.
Je me laisse tomber à genoux. Mes mains se cherchent une sensation familière sur le sol.
Ma voix hausse d'un ton.- Bakugo ?
J'atteins une surface plus molle, quoique consistante. Après quelques secondes, mes doigts reconnaissent un bras. Une étincelle d'espoir me titille avant de remarquer la température du membre. Gelé. Son relief n'est pas complètement lisse, non plus. Je ne veux pas savoir à qui appartient ce ...
Les doigts figés s'enroulent autour de mon poignet. Ils s'allongent jusqu'à ne plus rien avoir d'humain. Je ne peux pas m'éloigner. Les morts semblent avoir de la force. Sous un mélange de peur et de surprise, je m'autorise à retrouver la vue.
Je hoquète en plongeant mon regard dans deux orbites vides.--------------
Hann mais que se passe-t-il, serait-ce un chapitre à l'heure ??
J'espère que tout le monde va bien!
Je préviens juste que je ne suis pas sûre de pouvoir poster la semaine prochaine parce que j'ai des partiels (pleurons) et que du coup je vais passer pas mal de temps à réviser.
Bref, passez une bonne soirée !!
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Fire On Fire [Kiribaku]
FanfictionKirishima, issu d'une famille noble, découvre pour la première fois celui qu'on appelle ''le monstre'', une bête de combat, lors de son enfance. Dix ans plus tard, il assiste à une de ses '' performances ''. -> endroit où ils sont : la descendante d...