Fire On Fire [Kiribaku]

.25.

Pdv Bakugo
Nos yeux ne se quittent pas.
Sous l'eau, son pied frôle le miens.
Petit à petit, mes jambes se déplient et se détachent de mon torse. Le contact s'instaure. La proximité qui se crée me laisse entrevoir la distance qu'il reste entre nous.
S'effleurer n'est plus assez.

Pdv Kirishima
L'eau du bain refroidit, mais j'ai de plus en plus chaud. Quelque chose est en suspens. Des mots, des gestes, peut-être. Il murmure. Je m'approche. Ses doigts entre les miens, ses doigts sur ma nuque, sur ma joue, dans mes cheveux.
Ses lèvres sur les miennes.
Nos yeux clos qui ne nous empêchent pas de nous voir réellement, sans avoir besoin de s'observer.
C'est juste lui, c'est juste moi.
C'est juste nous.
Il m'embrasse et c'est trop peu.
Ma main sur sa cuisse. Ses muscles qui se tendent.
Nos respirations qui perdent leur rythme habituel et monotone pour adopter une cadence commune et intense.
Mes doigts trouvent leur place sur sa taille, et les reliefs de ses cicatrices dessinent sur sa peau toute la beauté et l'horreur de son passé. Je m'approche de son oreille.

- Il paraît qu'on était amants, dans une autre vie.

Son bras se glisse dans mon dos et m'attire contre lui. Ses lèvres viennent frôler les miennes. Il chuchote, comme pour ne garder ses paroles qu'entre nous deux, seuls au monde. 

- Il paraît qu'on pourrait l'être dans celle-ci aussi.

Mes pupilles s'égarent sur les traits de son cou, de ses clavicules, de ses épaules.  Mes lèvres s'étirent probablement un petit peu, mais c'est à peine si je m'en rends compte. Je romps l'espace entre nous et dépose tout doucement un baiser sur ses lèvres. Et puis je descends, lentement. Je redessine sa mâchoire, puis le haut de son torse. De temps à autre, ses mains viennent chercher mon visage pour me ramener à lui, et m'embrasser à nouveau. Des fleurs s'entremêlent dans mon ventre, et de la musique s'harmonise dans le sang bouillonnant de mes veines, qui elles-mêmes s'enlacent pour acheminer cette mélodie jusqu'à mon cœur, qui en cet instant bat au rythme de nos baisers.
Et je me demande comment mon "autre moi" a pu assimiler ce monde à l'Enfer s'il a vécu avec quelqu'un comme l' "autre Bakugo".

- Katsuki...

Je murmure son prénom. Je sens les poils se rendresser sur ses bras. Je sens l'envie grandir dans sa voix.

- Eijiro...

Nos corps sont l'un contre l'autre, mais ce n'est toujours pas assez. Il dégage les cheveux de mon front, et je me retrouve vite contre le bord de la baignoire. Je pose ma main sur son torse. Il s'arrête, les lèvres au bord de mon cou, et s'éloigne.

- Merde, s'cuse. Je sais pas ce qui m'a pris.

Il sort de l'eau. Quelques entailles restent visibles, mais au moins il n'y a plus de sang. Je n'ai pas le temps de répondre qu'il est déjà hors de la pièce.

Pdv Bakugo
Je renifle et passe la serviette autour de ma taille.
J'ai complètement vrillé ou quoi?
Je tourne à moitié la tête et mon regard croise celui de Kirishima, qui n'a pas l'air de comprendre ma réaction. Ce n'est pas moi qui risque de la lui expliquer : je ne la comprends pas non plus.
Dos à la salle de bain, je m'appuie contre le rebord de la fenêtre. Et puis des mains glissent sur ma taille, et se rejoignent sur mon abdomen jusqu'à ce que les bras m'êtreignent et m'enlacent. Son torse repousse mon dos à chacune de ses respiration. Ses lèvres effleurent mes trapèzes. Mes paupières se ferment à moitié, ma tête bascule lentement vers l'arrière pour trouver sa place sur son épaule.
Il murmure.

- Si tu veux arrêter, dis le moi.

J'accepte que ses yeux rencontrent les miens. Je me laisse convaincre. Je me laisse tenter. Il le sait.

- Mes lèvres sont scellées.

Son sourcil se lève, amusé.

- On va voir ça.

Ses doigts se resserrent autour de mes hanches et il me tourne face à lui. Il est nu, mais je n'ose pas le regarder.
Lentement, il avance, et je recule, jusqu'à ce que le mur me freine. Là, il prend mon visage entre ses mains.
Ses lèvres s'y posent.
Sur mes joues, sur mon front, sur mon nez, sur mes lèvres.
Alors, puisque je n'essaie même pas vraiment de l'arrêter, autant m'y abandonner tout entier.
Je l'enlace et échange nos places. Il me mord la lèvre.

- Voilà une réaction qui te ressemble.
- Shh.

En une seconde, ses jambes se retrouvent autour de mes hanches. Le dos contre le mur et en pleine lévitation, il me dépasse maintenant d'une demie tête, comme je le porte.
Près de moi, il y a son lit. Je l'y allonge sans grande cérémonie et m'empresse de retrouver ses lèvres. Il passe ses mains sur mes omoplates, mes épaules, puis glisse jusqu'à mes poignets. Il les guide jusqu'à ses hanches.
Une traînée de baisers dessine sa mâchoire et couvre son torse de traces rougeâtres, légèrement violettes.
J'atteins le haut de sa cuisse. Puis l'intérieur. Il soupire, déglutit.
Ma langue le taquine une poignée de secondes. Ses cuisses se resserrent et réchauffent mes joues.
Je me redresse. Ses jambes trouvent naturellement leur place au creux de ma taille.

Pdv Kirishima
Mon corps ne m'appartient plus vraiment. Il le refaçonne à chaque mouvement. Mon dos se cambre, mes mains se resserrent, mes yeux se ferment. Ma voix m'échappe, et les mots viennent mourir au bord de mes lèvres pour ne laisser que des soupirs. L'air m'enveloppe d'un drap qui nous sépare du reste du monde. Ici, ce n'est que nous. Nous, et rien d'autre, et le monde pourrait bien s'écrouler que ça n'aurait aucune importance pour la simple et bonne raison que je suis avec lui et qu'il n'y a que ça qui compte.
Parce qu'il n'y a que lui qui compte.
Il embrasse mon cœur et mon corps.

Pdv Bakugo
Ses doigts froissent les draps. Je me penche plus près de lui. Il m'enlace. À chaque geste, son torse frôle le miens, et sa chaleur panse des plaies qu'il n'a jamais ouvertes. Des sensations se superposent, une notion de nostalgie, de plaisir et de regrets.
Une notion de nous, de maintenant, d'avant, d'ici et d'ailleurs.
Peu importe l'univers, finalement.

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Salut salut !
Désolée pour le retard, j'ai eu une période assez remplie :')
Enfin bref, j'espère que ce chapitre vous a plus!
Bonne journée à tous !