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Pdv Mina
Lorsque je reviens, Kirishima est allongé sur le sol.

- Heu... Ça va ?
- Mh ? Ah, ouais. C'était pas la peine d'aller les chercher au final. Il est parti.
- Parti où ?
- J'en sais rien.
- Et on va pas le chercher ?
- Non, il est grand, il se débrouille.

Oula.
Denki se mord la lèvre, et Sero me fait signe de me taire. On l'a rarement vu aussi agacé.

Pdv Bakugo
Les pavés se ressemblent sur l'allée principale. Dans les ruelles, ils commencent à devenir disparates, à être incomplets, jusqu'à presque disparaître devant la petite porte en bois cabossé.
Je la pousse et entre.
Directement, je cherche la pendue des yeux. Elle disparaît entre deux clignements, réapparaît entre deux autres. Elle n'est que dans ma tête, mais elle est bien là.
Je m'avance, et mes pieds doivent se soulever pour ne pas percuter des parcelles de corps inanimés. Bientôt, je ne peux plus les éviter et me résigne à les écraser. Les os craquent, le sang coule, et mes dents se serrent.

- Memo!

Évidemment, elle ne bouge pas. Les morts ne bougent pas, c'est comme ça.  Mais quand même, ces cadavres sont venus jusqu'ici sans appartenir à cet espace. Ils ont bougé, eux. Et comme ils ne peuvent pas le faire tout seuls, quelqu'un est forcément intervenu. Et je sais que c'est elle. Je le sens, c'est tout.

- Memo, je te parle !!

Un frisson me parcourt et me force à me retourner. J'esquisse un sourire.

- J'en étais sûr.

Une petite fille, dix ans plus jeune que la femme au bout de la corde, me considère avec de grands yeux.

- Oui ?

Je reconnais la tenue traditionnelle du village, celle qu'elle mettait à chaque apparition en public.
Je m'agenouille comme on nous l'avait appris. Elle rit.

- Relève toi, tu ne vas quand même pas te prosterner devant un pauvre fantôme !

Ses yeux forment de petits croissants de lune lorsqu'elle sourit, mais, malgré tout, elle a l'air triste. De retour sur mes jambes, je me gratte la tête. Je ne sais pas par où commencer.

- Alors, Bakugo Katsuki, pourquoi es-tu là ?
- Pour toi.
- Non, non. Je suis là pour toi. Toi, pourquoi es-tu là ?

Je réfléchis.

- Comment tu connais mon nom ?
- Parce que tu es là cause et la conséquence de ma présence.
- Je ne suis pas certain de comprendre.
- Ça va venir.

La pierre des murs fond pour s'entremêler et donner naissance à des arbres, à des feuillages, et à des huttes. Le rouge devient vert, et les os deviennent brindilles. Quelques enfants courent même autour de moi, et je pense en reconnaître quelques uns.

- Tu t'en souviens ?
- Évidemment.

Mais la vérité, c'est que le temps avait alterné le paysage, et je ne saurais pas dire si je suis déçu ou non de le redécouvrir. Je m'accroupis et caresse l'herbe. Elle est fraîche, légèrement humide. Je ferme les yeux, et j'ai à nouveau six ans, et je profite du vent sur mon visage, et mon seul souci est de me demander à quelle heure le repas sera servi.
Je rouvre les yeux, et la végétation a laissé place aux grandes cavités creusées sous la montagne. Les bruits de pelle des adultes ne parviennent pas à camoufler les explosions que produisent mes mains. Quoi que je ne fais rien, là. Il n'y a que le son, pas le geste.
Et puis un cri. Il n'est pas si proche, mais il est assez puissant pour raisonner deux fois dans la grotte artificielle. Je me retourne, mais je connais déjà l'avenir. Deux femmes et trois hommes se mettent devant moi. Un vrai bouclier humain. Mais, je le sais à présent, le corps, bien que plus chaleureux que le métal, ne suffit pas à protéger qui que ce soit.
Je regarde, impassible et impuissant, ceux que je considère comme faisant partie de ma famille se faire tuer. Je ne vois rien; je suis trop petit. Mais ils tombent, l'un après l'autre, à mes pieds. Et lorsqu'ils sont au sol, lorsqu'il n'y a plus personne pour m'onstruer la vue, je découvre un village ravagé par les armes.
La contemplation du massacre ne dure pas longtemps. D'autres personnes s'engouffrent dans la grotte. Ce sont ceux qui ont tout ravagé. Avant leur visage, c'est le sang que je remarque. Puis la légèreté de leur vêtements. Ils ne portent pas d'armure. À ce moment là, je me demande si nous étions trop faibles pour vaincre une poignée d'individus désarmés. Le questionnement ne dure pas longtemps. Je me mets en position de combat, me persuade qu'il vaut mieux mourir en combattant. Convaincu de mourir, donc, et ça aurait peut-être été pour le mieux.

- Trouvé !

La voix est puissante, enjouée, saturée par un trop plein d'excitation malsaine.

- Je répète : je l'ai trouvé !

Je ne comprends rien, mais ça ne me rassure pas. Je me prépare. Mes mains chauffent. Je me dis que mon pouvoir va les surprendre, et qu'avec un peu de chance ça suffira à Les faire fuir.
Mais leur corps changent et se remodèlent. Un homme au corps calciné s'avance.

- Allez, on l'ambarque.

Il tend le bras vers moi. Je le repousse. Il daigne enfin me regarder.

- Ouh, quel regard !

Il rit. Le peu d'assurance que j'avais emmagasinée s'échappe. Pour me redonner une contenance, je déclenche une explosion. L'homme hausse un sourcil, tout au plus.

- Pas mal, pour un bambin. Regarde, moi aussi je contrôle le feu.

Ses lèvres s'étirent lorsque son visage s'enflamme d'un bleu ardent. Je sens sa peau brûler, et ça pue la chaire. Il arrête et hausse les épaules, satisfait.

- Dommage pour toi, mais je ne crains pas la chaleur. Inutile de te débattre, tu as perdu d'avance. Je dis ça pour éviter de perdre du temps, tu serais le seul à avoir mal de toute façon, alors sois malin, gamin.

La panique se désagrège et laisse place à un calme tellement résigné qu'il en est inquiétant. Me battre maintenant, c'est perdre. Ça ne fait rien, je me battrai plus tard. Il faut juste attendre le bon moment.
C'est tout ce que je me dis.

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Salut salut !
Je suis vraiment vraiment désolée de mon retard, j'ai été super débordée à cause des cours et d'autres trucs et j'ai eu du mal à garder le rythme de ''un chapitre par semaine ''. Je vais faire de mon mieux pour redevenir active, mais je ne peux rien promettre (malheureusement). En tout cas je n'arrête PAS Wattpad (certains commentaires me demandaient donc je préfère répondre clairement).
Merci encore de me lire et pour votre patience entre les chapitres :')

Fire On Fire [Kiribaku] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant