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Pdv Kirishima
Je m'écroule sur mon lit.

- Je sais pas comment vous avez pu vous en sortir vivants tous les deux. J'ai cru qu'un allait tuer l'autre.
- Ça va, on a fait que parler.
- T'appelles ça parler, toi ?
- C'est la définition même d'utiliser des mots pour s'exprimer, il me semble. Donc oui.

Je lui jette un regard fatigué.

- Tu sais ce que je veux dire.
- Hmm.

Une petite tête blonde apparaît dans l'embrasure de la porte.

- Yo, les mecs !
- Salut, Denki..!
- Woah, c'est pas la joie, par ici.
- Belle observation, dis moi.
- "Moi".
- Non, t'es pas drôle.

Il se tourne vers Bakugo.

- T'as fait pleurer la patronne.
- Bien fait.
- Oui, je suis d'accord.

J'hausse un sourcil.

- Bah quoi ? Tu te souviens pas comment elle m'avait engueulé la dernière fois ?
- C'était y a cinq ans !
- Et alors ? Je suis rancunier, moi !

Bakugo est appuyé contre le mur commun à celui de la salle de bain.

- Bah dis donc, t'es un sacré phénomène, toi. Kirishima, est-ce que t'as un seul employé qui se comporte normalement ?

Je réfléchis. Ça répond déjà.

- Sero, à la limite, je dirais. Il parle pas des masses.

Denki pouffe de rire.

- Quoi ?
- Vous parlez comme le petit peuple, Monseigneur Kirishima !

Il exagère une révérence.

- Ça va, je suis juste fatigué de toujours faire attention à mon langage, ça peut se comprendre !
- Ah mais oui oui, je dis pas le contraire.

Il se redresse et ferme la porte.

- Ça a bien fait rire Mina, en tout cas. Elle a eu tout le mal du monde à rester passive quand ta mère lui a raconté qu'un "chien fou" avait été ramené par son fils.
- Elle fait donc partie de ceux qui innovent.
- Bakugo, n'en rajoute pas, s'il te plaît.
- Me donne pas d'ordre.
- J'ai dit "s'il te plaît".
- C'est pas parce que c'est un ordre poli que ça me plaît plus.

Denki pouffe. Je soupire.

- Vous me fatiguez.
- Bah dors.

Pdv Denki
Bakugo me fixe avec intérêt.

- Quoi ? Tu veux te battre ?

Il arbore un air condescendant.

- Je voudrais pas te casser. T'as l'air fragile.

Mes doigts s'illuminent et laissent échapper quelques éclairs. Ses yeux brillent.

- Et là? J'ai toujours l'air fragile ?

Quelques petites explosions retentissent, et je n'ai aucun mal à deviner d'où elles proviennent. Il se lèche la lèvre inférieure.

- Plus que jamais, ouais !

Kirishima se laisse rouler hors de son lit et se met entre nous.

- Ça suffit, les gamineries. J'ai compris que vous vous aimiez bien, mais j'ai eu ma dose pour aujourd'hui, alors calmez vous.
- J'ai jamais dit que je l'aimais bien, ton Bakugo.
- Je suis pas '' son'' Bakugo, connard.
- Mouais, si tu le dis.
- Et j'ai jamais dit que je l'aimais bien, ton Denki.
- T'as retenu mon nom, je suis flatté.
- Le sois pas, vraiment. J'ai même hâte de l'oublier.
- Gngngn.
- Belle répartie, je vais avoir du mal à répondre, tiens.

Bakugo se reconcentre sur Kirishima.

- Et du coup, c'est qui, ce Sero ?
- Il est pas encore venu. On le voit assez rarement, en fait.
- Ah. Okay.

Leurs yeux ne se quittent pas. J'ai l'impression d'être de trop.

- Je dois y retourner, j'ai encore pas mal de trucs à faire.
- Okay, on se voit plus tard !

Je sors. Il va falloir que je discute avec Mina.

Pdv Bakugo
Kirishima prend une grande inspiration.

- Bon ! On va s'entraîner ?

J'hoche la tête. Il lève son pouce et le dirige derrière lui, vers la porte.

- La salle est sympa, tu verras. On se changera là-bas, y a tout ce qu'il faut.
- Ok.

Je le suis dans les couloirs qui me paraissent désormais plus familiers. L'odeur de la cuisine commence à se faire sentir, et le soleil m'éblouit à chaque passage près d'une fenêtre. Nous prenons des escaliers et descendons, descendons, et descendons encore.
L'air est plus humide, ici. Plus frais.
Kirishima attrape la clef accrochée au mur et l'incère dans la serrure de la porte en métal. Elle s'ouvre dans un grincement qui me fait grimacer. Une petite pièce s'offre à nous. Quelques casiers en bois, un banc, une douche. Dans les casiers, des vêtements.

- On doit avoir à peu près la même taille, prends une des tenues. Je te conseille la quatrième, elle a une meilleure résistance à la chaleur.

Je me sers. Il fait de même et je me mets dos à lui pour me changer.

- Dis, Bakugo.
- Hmm?
- L'arène, elle a toujours servi à ça ?

Je me laisse tomber sur le banc et tente de me rappeler les paroles de mon ancien propriétaire. Il m'en a parlé, quelques fois, quand j'étais plus jeune. Je le sais. Je fouille dans mes souvenirs.

- Plus ou moins. Je sais qu'il y a toujours eu des combats, là-bas, mais il y a plusieurs siècles, un gars... Je crois que c'était un combattant, mais je peux pas te l'affirmer, s'est mis à buter tout le monde. Alors ils ont dû condamner la structure, par sécurité, jusqu'à ce qu'il soit neutralisé.
- On sait qui c'était ?
- Je suis pas sûr que qui que ce soit se rappelle de son nom, mais de ce que je me rapelle, il était devenu complètement taré après la mort de son adversaire, ou un truc dans le genre. Faut être sacrément con pour s'attacher à celui qu'on doit exécuter, mais bon, je ne connais pas tout le contexte, je suppose que les circonstances étaient particulières. Peut-être que quelqu'un d'autre a achevé son rival, et que du coup il a s'est senti menacé ou frustré ou j'en sais rien. Moi aussi ça me foutrait en rogne qu'on butte ma cible devant moi.

Kirishima fronce les sourcils.

- Quoi ?
- Ça me dit quelque chose, cette histoire de participant qui se retourne contre le public. J'ai dû le voir dans un de mes livres. Je regarderai.
- Pas la peine, ça servirait à rien.
- Je sais, mais ça m'intéresse quand même.

J'hausse les épaules.

- Comme tu veux. T'es prêt ?

Il finit de mettre son gant.

- Ouep !

Il pousse une seconde porte. Une salle immense s'offre à nous, remplie de machines et d'engins. Il avance jusqu'au centre et s'étire.

- C'est toi le chef, ici ! Alors, qu'est-ce qu'on fait ?

Je regarde autour de moi.

- Bah, on se bat.
- Direct ??
- Ouaip. Je vois pas de raison d'attendre.
- Faut pas s'échauffer, pour être sûr de pas se blesser ?
- Tu crois que si quelqu'un t'attaque dans la rue, tu vas lui dire de patienter le temps que tu t'échauffes ?
- C'est vrai que vu comme ça...
- Allez, en garde.

Fire On Fire [Kiribaku] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant