Tu es comme le printemps ;
Une jonquille dans son champ
effleurant doucement
les perce-neiges naissant.
Une hirondelle volant
ou une mésange bleu cyan
de retour pour un temps,
nous caliner de leurs chants.Tu es comme le matin ;
Fraîche rosée dans les brins.
Brume diffuse dans les foins
sous le soleil au loin.
La rencontre d'un daim.
Un hérisson taquin
au détour d'un chemin
tracé dans les regains.Tu es comme un enfant,
ses rires bien innocents,
ses fossettes se creusant
de malice qu'on aime tant.
Le goût du rouleau d'Zan,
goût des bonbons d'antant
et se cacher des grands
au fond des draps safran.Tu es comme l'océan,
ses embruns saisissants,
son ressac écumant
les criques de sable blanc.
Quarantièmes rugissants.
Détroit de Magellan
dans le cri des cormorans
remontant les courants.Tu es comme tous les cieux,
le soleil et son feu
qu'ils soient sereins, pluvieux,
sans eau ou cotonneux.
Lit des astres curieux,
havre des flocons neigeux
pouvant être orageux
ou se faire camaïeu.Et tu es comme le vent,
respiration du temps.
Caresse de temps en temps,
un frisson plus souvent.
Une bise allant-venant,
une brise me confortant
au coeur des sentiments
profonds et désarmants.Tu es comme la moisson
au beau de la saison,
entre criquets sans nom
et ramage du pinson.
Le mois des fenaisons.
La soie d'un percheron
aux meules de foin maison
déclinant tous les blonds.Et tu es comme la lune
sur la crête des dunes
allongeant les lagunes
sans la moindre rancune.
Phare des présages nocturnes
où se perdent les runes
des sorciers à l'âme brune
en espérant fortune.Et tu es comme la vie
nous offrant tous les fruits
d'un équilibre sans pli,
malgré ce qui est dit,
nous prenant dans son nid
pour quelques décennies.
Parfois moins que le devis,
quelqu'en soit son crédit.Tu es surtout l'amour,
adouicissant les jours
de mes amours qui courent
vers un autre parcourt.
Celle qui sans détour
combat au jour le jour
les aphtes de tous les cours
pour qu'cela soit toujours
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Des petits riens pour un tout
PoetryAu fil du temps, la vie vient à vous... Du beau à l'innommable, nous nous confrontons à elle, puis reste ce que nous en faisons.