On peut toujours le dire,
le cacheter à la cire,
se remettre à sourire
pour éloigner le pire,
recommencer à rire,
brûler tous nos soupirs
comme de la gomme de myrrhe
s'évaporant en spires.On peut toujours le croire,
prendre un nouveau départ,
s'en remettre au hasard
pour être heureux plus tard,
s'accrocher à l'espoir
du matin jusqu'au soir
comme un dernier regard
sur ce qu'on n'pourra plus voir.On peut toujours prier,
s'absoudre des péchés,
se fier aux Déités
pour conjurer les dés.
Supplier les bonnes fées
d'vouloir encor veiller
comme des lucioles l'été
sur c'qui sera nos clefs.Rien ne change le destin
faisant tout un chacun.
Du faquin au mondain,
nous n'sommes que des pantins
posés sur un chemin,
fait de tout, fait de rien,
le temps d'un siècle et moins
pour finir à la fin.Peut-être comme certains vins
en s'bonifiant enfin
au fil d'un âge certain,
mûris par les tanins
nés des rafles du raisin.
Capiteux pour les uns,
pour d'autres, piqués d'un rien.
Là est le cru humain ;Vinaigre ou bien nectar,
on découvre tôt ou tard
la teneur du terroir,
qu'il soit classic ou rare.
Peu importe son histoire,
ses trottoirs et tiroirs,
son savoir et avoir.
L'homme aura ses hasards.Ses rêves et ses amours,
et malgré les détours,
les étapes du parcours,
il n'y aura pas d'recours.
On est c'qu'on est toujours
et jusqu'aux derniers jours.
Qu'il soit léger ou lourd,
le destin suit son cours.
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Des petits riens pour un tout
PoetryAu fil du temps, la vie vient à vous... Du beau à l'innommable, nous nous confrontons à elle, puis reste ce que nous en faisons.