La vindicte populaire.
Cette justice de misère
que vomissent les viscères,
les colères en geysers,
en instincts si primaires,
faisant de l'homme amer
un écumeur sévère,
fermé à tous travers.Sans examen de conscience,
faire de sa vie une science
pour rapeller les potences
et que l'autre se balance
sans procès ni méfiance
au bout de ses croyances.
Assouvir ses vengeances
sans la moindre défense,à croire que sans pareil
au-d'sus de tous conseils,
elle pourrait être l'oreille
d'un divin en éveil
prêt au geste qui balaye
la lie comme le vermeille,
du sol à la corbeille
pour les priver d'soleil.Cette pauv' justice des lâches
dont raffole les plus vaches,
grandit les moins bravaches.
Ces collabos sans taches,
brandissant fouets, cravaches,
salivant sans relache
le fiel de ce qu'ils rabâchent
dans des jeux de cahe-cache.La plupart anonymes
comme sous certains régimes
de la botte qui opprime.
Celle qui claque et décime,
les érige dans l'estime
des semeurs de victimes
pour être de ceux qui priment.
Ceux dont ont tait les crimes.Ces âmes emplies de haine,
jalousant les moins ternes,
ne s'aimant pas elles-mêmes
tant la hargne les enchaîne,
les tiraille hors d'haleine,
oubliant souvent qu'elles-mêmes,
peut-être une fois prochaine
seront la cible des hyènes.Cette meute de populace
à l'intellect bonasse,
aux injures pour paroisses.
Sans foi pour la disgrâce.
Sans loi pour c'qui fracasse
pourvu que dans ses nasses,
le fruit de ce qui enchâsse
ne ressorte qu'en carcasse.Se mêler aux rumeurs.
Lier sa voix aux clameurs
pour n'être plus qu'un censeur
au doigt accusateur,
un preux inquisiteur
réclamant les valeurs
qu'il bafoue sans pudeur,
sans s'avouer être précheur.Être plus chrétien qu'le Christ
en s'croyant tous juristes,
en se faisant moralistes.
Pas loin d'être intégristes
dans des pensées puristes,
aucune née de sophisme
ou de grands altruistes,
mais de simples arrivistes.Cette vindicte populaire
qui comme un courant d'air
frissonne sur nos arrières,
en attendant l'horaire
d'un hallali sommaire,
pour tromper les enfers
des faiseurs de misères
et se repaitre d'leurs pairs.
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Des petits riens pour un tout
PoetryAu fil du temps, la vie vient à vous... Du beau à l'innommable, nous nous confrontons à elle, puis reste ce que nous en faisons.