Laisse-les dire, mon amour.
Laisse-les rire tous les jours,
se conduire en vautours
et nous voir sur l' retour
écourter nos discours.
Ne plus nous mettre à jour.
Nous écarter des cours
pour nous perdre dans les bourgs.Nous avons eu le meilleur
au milieu du malheur,
dans l' feu de notre coeur
flambant avec ferveur,
tremblant dans nos valeurs.
L'un pour tout' les faveurs,
l'autre, pour tout le bonheur
d'une vie emplie de labeur.Ce n'était pas loin, hier.
Peut-être à un jeu de pierre,
quelques temps en arrière
avant toutes ces misères,
derrière nos muselières.
Derrière les rideaux de fer.
Ne plus croiser les verres
de nos amis sincères.Pile ou face, chi fou mi
et vous resterez en vie
parce qu'il n'y a plus de lit.
A peine de la survie,
à croire qu' nous sommes maudits.
Une espèce qui finit
sans plus aucun crédit,
plus aucun paradis.Am stram gram et tu meurs
d'un virus ou de peur,
qu'il soit d'ici ou d'ailleurs,
pour le pire, le meilleur.
Qu'on en rit, qu'on en pleure,
il fera notre malheur
aussi vite qu'un dealer
distribue ses tumeurs.On se moque, on nous ment
et l'on doit faire semblant.
Semblant d'être innocents,
d'être bien obéissants
comme nous l'étions enfants
en face de nos parents.
Ainsi nos gouvernants
se grimment tous en savants.On nous infantilise.
On nous culpabilise.
On nous traite à leur guise,
nous prive d'une dernière bise
de ceux qui partent et gisent,
qui n'auront pas d'église
et peu d' famille admise
avant qu'on n' les enlisent.Voilà c' qu'on nous propose ;
Des années de psychose
où notre monde explose,
mais ne restons pas moroses.
Toujours revient la rose
même si la ronce repose.
Peu importent les nécroses,
elle reviendra grandiose...
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Des petits riens pour un tout
PoetryAu fil du temps, la vie vient à vous... Du beau à l'innommable, nous nous confrontons à elle, puis reste ce que nous en faisons.