Chapitre 37

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Love You Like Fire - The Promised



POV Mélissa Sainte-Rose

La silhouette de la capitaine disparaît dans l'hôtel de police avant qu'elle n'ait le temps de la rattraper. Toujours occupée a crier son nom, Mélissa court dans la direction où elle a aperçu Montgomery pour la dernière fois ; il y a des gens à l'intérieur, sa meilleure amie, et l'un des membres de son équipe vient d'y entrer de son plein gré !

Quelqu'un la retient avant qu'elle ne puisse suivre le chemin de Sand, et Mélissa est surprise de constater que Phil la tire en arrière avec détermination. Bien qu'elle sache qu'il a raison, sa poitrine se serre alors que le scientifique l'entraîne plus loin de l'hôtel de police. C'est inutile de se débattre : même si Mélissa est consciente d'être plus grande que la moyenne, la corpulence de Phil ne lui laisse aucune chance.

La fumée qui monte vers le ciel est encore plus noire qu'il y a quelques secondes. Mélissa ne comprend pas son petit manège, mais elle est sûre d'une chose : Mac Jharen a une dent contre Gaëlle depuis son tout premier procès. Et il est loin d'être le seul à avoir la capitaine en horreur. Le premier a agir concrètement contre elle, en tout cas.

Sa collègue a le don de s'attirer des ennuis, simplement parce qu'elle ose dire ce qu'elle pense à voix haute. Pourtant actuellement, Mélissa aurait préféré que Gaëlle la ferme un peu.

Phil l'interroge du regard, d'un air de dire « je peux vous lâcher sans que vous ne repartiez en courant cette fois ? », et elle hoche la tête quand elle sent ses mains nerveuses s'éloigner de ses avant-bras.

En tant que commandante, elle est capable de garder son sang-froid en toutes situations : c'est ce qui est précisé sur internet. Mais en pratique, ce n'est pas possible. Sûrement encore moins quand deux des membres de son équipe sont dans un bâtiment en proie aux flammes, en particulier si elles viennent d'une source criminelle.

-On doit faire quelque chose ! crie-t-elle sur Phil, qui recule d'un pas sous la force de l'interpellation.

-L'un des officiers a appelé les pompiers, assure-t-il avec un tremblement dans la voix. Mis à part attendre, on ne peut pas faire autrement...

Alors qu'elle continue a fixer la façade sinistre de son lieu de travail, c'est comme si le générique d'un film se lançait soudainement dans son esprit. Elle voit défiler ses collègues les uns après les autres, cherchant à déterminer lequel d'entre eux elle a le plus besoin pour trouver une solution.

Pour commencer, elle se voit, elle. Le cerveau des opérations. La logique, la rationalité, l'organisation. Sauf que le cerveau est en panne, aux prises avec la panique.

Il y a Phil. La dérision. Le maître du laboratoire caché derrière leurs altercations sur le terrain. Le pauvre Phil qui ne sait pas plus qu'elle-même actuellement, parce qu'il n'a jamais su gérer ses émotions correctement.

Quelque part dans la charpente, une poutre s'effondre dans un grand bruit de craquements, faisant sursauter certaines personnes rassemblées proche de Mélissa. Une floppée de billes de lumières, des braises sans doute, s'envolent au-dessus de leurs têtes.

Sand est arrivée depuis peu mais Mélissa sait déjà qu'elle est devenue le petit courant d'air dans son équipe. A la fois théorique et instinctive, c'est plutôt une brise de légèreté qui parvient à leur faire garder la tête sur les épaules, prendre du recul. Sauf que cette fois, c'est elle qui a perdu la raison, partie à la recherche de celle qui s'est taillée une place dans son cœur : Crivelli.

Gaëlle est tout le contraire de Mélissa. C'est pour cette raison qu'elles s'entendent aussi bien et la commandante le sait. C'est une étincelle dans l'équipe, qui permet de sauver des vies au dernier moment, mais la plupart du temps qui sert plutôt à déclencher le chaos.

Et si c'était elle ?  -    [Romance Lesbienne]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant