Il la trouve ennuyante et hautaine,
Elle le trouve insupportable et je-sais-tout.
Lorsque le « Canadian », le train traversant le pays d'est en ouest s'immobilise en plein milieu des Rocheuses lorsqu'une tempête de neige impitoyable s'acharne la...
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La porte s'ouvre. Le seuil est franchi. Une odeur de cannelle se dégage. Des embrassades sont offertes. Des présentations sont faites. Des sourires sont découverts. Des rires éclatent.
Mardi 12 décembre
Quelques part au Manitoba
Canada
Maximilien
— Oh, the weather outside is frightful, but the fire is so delightful, chante Louis à tue-tête.
— And since we've no place to go, enchaîné-je bras dessus, bras dessous avec lui.
— Let it snow, let it snow, let it snow, continuons-nous ensemble.
Nous nous laissons porter par l'esprit des fêtes en chantonnant les airs qui résonnent dans les hauts-parleurs du train. Tels des gosses, on s'amuse à décorer les couloirs. Si le train était déjà bien habillé aux couleurs de Noël, certains espaces ont été laissés vides pour cette activité. Faire participer les passagers est une bonne idée pour rassembler, discuter avec autrui, partager un moment festif en préparation du grand réveillon.
Efficace comme je suis, je termine rapidement la tâche que je me suis assignée. Mais maintenant que je suis lancé, j'ai beaucoup trop d'énergie pour en rester là. Il doit bien rester des endroits à décorer dans les parages. J'abandonne sans hésitation Louis qui discute avec une passagère et pars à la recherche de quoi occuper mes mains – et mon esprit.
Un sourire étire mes lèvres lorsque je pense reconnaître de dos la silhouette de la dame au talon. Il faut que je lui demande son nom, Louis a raison pour une fois. Les mains dans les poches, je traverse la voiture pour rejoindre là où se situe le sapin en plein relooking. D'un geste de tête, je salue un couple de personnes âgées qui passe à côté de moi.
— Vous vous en sortez pas si mal en déco, lui lancé-je, ce qui la fait sursauter.
Lorsque la jeune femme au cheveux noirs se tourne vers moi et découvre que, eh oui, c'est encore et toujours moi, elle lève les yeux au ciel.
— Qui suit qui maintenant ? lâche-t-elle en croisant les bras sur sa poitrine.
— Je n'aurais pas de mal à l'avouer si c'était le cas, lui réponds-je en haussant les épaules.
Je me penche pour attraper une boule et l'accroche à une branche du sapin qui n'est pas si haut mais tout de même assez fourni.
— Est-ce que si je vous demande votre prénom plus poliment que mon idiot d'ami, vous me le donneriez ?