𝐯𝐢𝐧𝐠𝐭-𝐜𝐢𝐧𝐪

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Il lui dit qu'elle est belle

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Il lui dit qu'elle est belle. Que son visage est d'une beauté rare. Il ne faut pas l'abîmer. Elle est jolie. Il lui dit qu'il l'aime, encore une fois. C'est de l'amour, juste de l'amour. Il se relève, s'en va. Abattue, apeurée, figée, elle ne bouge pas. Une minute. Puis six. La porte d'entrée claque. Il est parti.

Jeudi 21 décembre
Prochain arrêt : Kamloops,
Colombie Britannique
Canada

Riley

Kamloops se dessine à l'horizon, une escale bienvenue après les tumultes de la tempête. Cependant, le temps à terre sera écourté, le retard qu'on a pris à cause de la météo nous obligeant à ne prendre qu'une pause express. Cela dit, j'ai tout de même hâte de poser le pied sur le sol, prendre une bouffée d'air frais, de pouvoir respirer et quitter ce train pour le moins oppressant depuis quelques jours.

Je n'ai pas revu Louis, depuis l'incident. Il reste dans sa cabine ou avec Julia. Je l'ai croisée ce matin en me rendant dans la voiture-restaurant pour rejoindre Maximilien. Elle m'a dit que Louis tentait désespérément de fuir les démons de sa propre création. Qu'il a honte de la violence qu'il a déchaînée sur moi, que cet évènement planait tel un nuage noir au-dessus de lui. Il n'est pas prêt à me faire face. Pourtant je ne lui en veux pas, du moins plus. Je sais qu'il ne l'a pas fait exprès, et je suis désolée qu'il soit dans un tel état parce que j'ai voulu agir pour l'aider. Il accepte l'aide de Julia et c'est une bonne chose, elle semble être capable de gérer et supporter la situation.

Maximilien est calme, remplissant ses cases de chiffres encore et encore le temps qu'on arrive à destination. Il m'a dit qu'il avait pris son médicament pour calmer son TDAH, qu'il est conscient mais moins enthousiaste ou justement, actif que d'habitude. C'est étrange de le voir ainsi, comme s'il n'était pas lui-même. Il ne parle pas beaucoup, concentré sur son crayon qui s'agite rapidement. Je décide de ne pas l'embêter et le stimuler plus que ça. Je me contente de l'observer, détaille sa mâchoire embrunie par sa barbe, son nez droit, ses sourcils broussailleux assombrissant ses yeux noisettes. Le vert ressort beaucoup aujourd'hui, lui donnant un peu plus de clarté dans le regard. Il a définitivement une tête de gosse de riche, une tête à claques quoi mais bon sang il est beau. C'en est frustrant. Et j'ai du mal à y résister. Je me suis laissée emporter ce matin, l'emportant avec moi sous la douche. Je pourrais m'y habituer, apprécier ce genre de réveil.

Doucement, le train ralentit m'indiquant que nous arrivons finalement à Kamloops. La gare de la petite ville de Colombie Britannique se dessine devant nous, capturée dans un écrin de blanc immaculé et de calme glacial. Les flocons de neige tournoyant délicatement dans l'air, contrastent avec la tempête que nous venons de connaître. Le bâtiment de la gare, un vestige du passé ferroviaire, se dresse avec une élégance solennelle contre le paysage hivernal. Son architecture classique est accentuée par une légère poussière de neige, ajoutant une touche de magie à chaque détail. Les lumières douces qui encadrent les portes et les fenêtres projètent des reflets chaleureux sur la scène hivernale, une invitation silencieuse à s'abriter dans son enceinte.

DARK MISTLETOEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant