Dimanche 24 décembre
Vancouver, Colombie Britannique
CanadaRiley
Je n'aime pas la police. Même si je n'ai rien fait de mal, j'ai toujours l'impression d'être coupable. Je suis consciente qu'ils sont là pour moi, m'aider, me protéger. Et pourtant je ne me sens pas en sécurité avec non plus. Uniforme ou non, un homme reste une menace potentielle. Proche ou non, ami ou non, conjoint ou non. Le danger est partout.
Je reconnais malgré tout que Maximilien ne m'effraie pas autant que les autres. Je reste sur mes gardes, je le serais probablement toute ma vie. Mais il m'a prouvé plusieurs fois que ce n'était pas dans sa nature. Même si on s'entend que Nathan ne s'est pas présenté à moi en me disant qu'il allait lever la main sur moi après trois mois de pur bonheur avec lui. Évidemment.
— Est-ce qu'il y a autre chose que vous voudriez ajouter à votre déposition mademoiselle ?, me questionne le policier face à moi.
Nous sommes sortis du train et avons été amenés dans une pièce de la gare de Vancouver. Je n'ai même pas pu admirer l'architecture comme je le fais d'ordinaire, bien trop préoccupée par l'agitation policière autour de nous. Maximilien et Louis sont restés avec moi, et le brun ne lâche pas ma main. J'apprécie qu'il soit là. J'ai dû raconter tous les événements à l'agent face à moi qui notait tout sur son calepin. Quand je ne trouvais pas les mots, ou avais du mal à parler à cause de la boule dans la gorge, le contact avec Maximilien me calmait et m'aidait à passer par dessus la douleur des souvenirs.
— Non, vous savez tout, conclus-je en regardant partout ailleurs sauf le policier.
Il est intimident, grand, imposant, un flic quoi. Je ne me sens pas à l'aise de parler de ma vie à un homme, même s'il essaie de ne pas me juger, le jugement est présent dans son regard. Le doute aussi. Après tout je n'ai aucune trace sur le corps qui prouve quoique ce soit, ma peau est dénuée de toute cicatrice et ma version en devient moins crédible. C'est injuste.
— Nous vous tiendrons informée de l'évolution du dossier mademoiselle Lawrence, finit-il en se levant.
Un hochement de tête et nous étions déjà repartis. J'expire si fort que j'en attire des regards. Non je n'aime pas la police.
Plus tard, après avoir déposé mes affaires chez Maximilien, salué Louis qui rentrait chez lui également afin de se préparer pour ce soir, nous sommes allés dans les rues illuminées par les décorations de Noël. Je me transforme en une chasseuse de cadeaux déterminée. Il m'est hors de question que j'arrive chez les parents de Maximilien les mains vides. J'aimerais évidemment trouver quelque chose pour les garçons, les remercier et célébrer notre rencontre pour le moins tumultueuse.
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DARK MISTLETOE
Storie d'amoreIl la trouve ennuyante et hautaine, Elle le trouve insupportable et je-sais-tout. Lorsque le « Canadian », le train traversant le pays d'est en ouest s'immobilise en plein milieu des Rocheuses lorsqu'une tempête de neige impitoyable s'acharne la...