Il la trouve ennuyante et hautaine,
Elle le trouve insupportable et je-sais-tout.
Lorsque le « Canadian », le train traversant le pays d'est en ouest s'immobilise en plein milieu des Rocheuses lorsqu'une tempête de neige impitoyable s'acharne la...
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Son corps tremble. Ses mains sont moites. Elle rampe pour s'éloigner de lui. Sa main saisit ses longs cheveux, il tire dessus. Elle crie de douleur. Il lui somme de rester en place. Elle s'excuse. Elle pleure un peu plus fort, il frappe un peu plus fort.
Vendredi 15 décembre Bauvert Ballroom, Fairmont Jasper Park Lodge Jasper, Alberta Canada
Riley
Le discours qu'énonce le porte-parole de l'association est inspirant. C'est une belle cause, une lutte nécessaire pour que chacune et chacun puisse avoir la chance d'avoir les mêmes accès que les hommes. Même si je trouve cela légèrement ironique qu'on laisse un homme parler pour les femmes. Cette réflexion me fait lever les yeux au ciel alors que je bois une gorgée de ma coupe de champagne.
Je suis restée proche de la fenêtre le temps du discours, préférant rester debout. Ainsi, je peux avoir un regard sur l'entièreté de la salle. Je sais que Arthur sera présent et je veux m'y préparer. Il est hors de question qu'il me prenne par surprise comme hier. Je redoute ces retrouvailles, mais c'est une façon pour moi d'assurer mes arrières et je ne pouvais pas me permettre de fuir.
En balayant la salle des yeux, je remarque que Louis et Maximilien sont également présents comme ce dernier me l'avait confirmé hier. Nos regards s'accrochent le temps d'un instant, il me fait signe de les rejoindre à leur table. Je plisse les yeux et hésite. Leur table est dans un coin de la salle, je n'aurais pas un bon visuel sur l'entrée. Je lui fais donc comprendre d'un geste de main que je les rejoindrai plus tard.
Une nouvelle gorgée de champagne et j'inspire profondément. J'essuie quelques regards insistants, je suis consciente que ma tenue est audacieuse. Je n'aime pas être simple, j'ai toujours voulu me faire remarquer. Qu'on s'intéresse à moi, qu'on me voie et j'ai très vite compris que mon physique était ce qui m'apportait cette attention. Alors il m'arrive d'en jouer. J'aime être vue, est-ce que ça fait de moi une personne superficielle ? Peut-être, je n'ai pas de soucis à l'admettre. L'apparence a toujours été importante pour moi, et majoritairement comme je me présente au monde. Je veux laisser une belle impression derrière moi. Je valorise le beau, le juste, l'élégant et je m'efforce de l'appliquer dans ma vie au quotidien.
L'apparition de la silhouette d'Arthur me sort de mes pensées et je sens automatiquement mon ventre se nouer face au stress qui se présente. Il s'intensifie lorsque je perçois qu'il n'est pas seul mais bien avec d'autres collègues. Je descends d'une traite le fond de ma coupe et la redonne à un serveur qui passe à côté de moi en résistant à l'idée d'en enfiler une deuxième.
Arthur n'est pas méchant, loin de là. Il est juste... intrusif je dirais, il ne comprend pas le non et s'il n'est pas satisfait de ce qu'il entend, il va creuser encore et encore. Il me faut donc revêtir mon plus bel habit d'actrice pour le convaincre que tout va bien. Première étape : lui sourire le plus naturellement possible lorsque le groupe d'hommes s'avance vers moi.
