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Lorelaï

J'étais installée sur le canapé, un sandwich à la main, savourant la tranquillité du moment. Luisa n'était pas encore rentrée, et Irzah non plus. Mais je me doutais bien de la raison de son retard.

Comme si mes pensées l'avaient invoquée, la porte s'ouvrit, dévoilant une Irzah visiblement agacée.

— Tu rentres tôt. Je croyais que tu passerais la soirée chez mademoiselle Quinn, lançai-je d'un ton faussement détaché.

Elle leva les yeux au ciel, lasse.

— Lorelaï, veux-tu bien la fermer ? Je crois que je préfère— non, c'est un fait— je préfère lorsque tu la fermes, rétorqua-t-elle, exaspérée.

— Pas la peine d'être aussi en colère, ce n'est pas de ma faute si ta prof te rejette, répliquai-je avec un sourire en coin.

J'espérais autre chose, j'essayais de paraître amicale, mais c'était raté.

Elle ne prit même pas la peine de répondre, se contentant de lever son majeur dans ma direction.

— Je pense que je t'ai suffisamment écoutée pour la soirée. Je vais y aller, et je prends ça avec moi, déclara-t-elle en s'approchant.

Je l'observai, curieuse de voir ce qu'elle comptait faire, et lorsqu'elle m'arracha mon sandwich des mains, je compris qu'elle venait de commettre l'impardonnable.

— Rends-moi ce sandwich, si tu ne veux pas que je reprenne le couteau, grondai-je alors qu'elle s'apprêtait à rejoindre sa chambre.

— Je croyais que tu voulais me montrer ta bonne foi ? Tu as vite changé de ton, répondit-elle avec un sourire ironique.

Cette gamine était une vraie garce.

— Tu n'as aucune classe, Irz. C'est peut-être pour ça que ta prof ne veut pas de toi, lâchai-je, cinglante.

Elle me jeta un regard calme, impassible, puis décida de ne pas relever mes provocations. Sans un mot de plus, elle s'éloigna vers sa chambre. Avant de refermer la porte, elle lança :

— Bonne nuit, Lorelaï. Essaye de ne pas faire de cauchemars avec toute cette négativité que tu traînes.

Elle claqua la porte, me laissant seule avec mon irritation. Comment une gamine pouvait-elle être aussi arrogante ? Plus arrogante qu'elle, je n'avais jamais vu.

Puis, un souvenir me revint soudainement : mon sandwich. Celui qu'elle m'avait pris. Celui que j'avais déjà croqué. Je me demandai alors si elle couperait la partie mordue ou si elle la mangerait quand même. Une chaleur soudaine me monta au visage.

Qu'est-ce qui tournait mal chez moi pour que je me pose ce genre de questions ? Après tout, ce n'était qu'un morceau de pain.

Tante Luisa avait raison : j'étais la plus âgée, mais depuis mon arrivée ici, j'agissais de manière puérile. Il était temps que j'arrête d'embêter cette fille qui, en fin de compte, ne m'avait rien fait.

Je récupérai mon téléphone et découvris plusieurs messages : ma famille, mes amis... Harper m'écrivait pour me tenir informée de sa recherche. Elle avait mon CV et m'aidait à trouver un emploi. J'appréciais le soutien financier de mes parents, mais je ne comptais pas me reposer éternellement sur eux.

Mon emploi du temps me permettait d'alterner entre cours et travail. J'avais cours quatre fois par semaine : un en ligne, un uniquement le matin, un autre l'après-midi, et le dernier sur une journée entière.

— Alors, ton premier jour s'est bien passé ? demanda Luisa en rentrant.

— C'était pas mal. J'ai eu l'aide d'Irzah et de ses amis.

Hot RoommateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant