Hot Roommate

⊰1

C'était une journée ensoleillée, un peu trop à mon goût. Et c'était précisément ce jour-là que ma mère avait choisi pour faire les courses. En même temps, c'était le dernier jour avant mon départ.

J'arpentais les allées du supermarché avec ma meilleure amie, une liste de courses en main. Ma mère nous avait laissées pour aller dans un autre magasin.

— Tu sais, je n'arrive toujours pas à m'habituer à cette nouvelle vie. C'est cool d'être à l'université, mais c'est chiant d'avoir à alterner entre deux pays ! me confia Alida.

— Wow ! Tu devrais peut-être en prendre, t'es sûre de ne pas l'avoir noté sur ta liste ? plaisantai-je en désignant les paquets de préservatifs.

— Très drôle ! répondit-elle, exaspérée par mes blagues pourries. Mais j'avais réussi à lui arracher un rictus.

— Bon allez, en vrai, c'est pas si mal d'être un peu éloignée du cocon familial. Moi, je trouve ça bien.

Je haussai les épaules en regardant ce que je pouvais bien prendre pour mon départ. Du lubrifiant ? Ma mère avait insisté pour que je prenne "l'essentiel". Eh bien, c'était ma nécessité.

— Tu dis ça parce que tu es juste dans une ville différente. J'aimerais t'y voir, à ma place ! soupira-t-elle.

Personnellement, je ne comprenais pas pourquoi elle dramatisa autant. J'avais toujours apprécié l'idée d'être loin de mes parents. Chez Luisa, la meilleure amie de ma mère, j'étais bien plus libre.

Cela faisait maintenant deux ans que je passais mon année académique chez elle. Mon université se trouvait dans sa ville, et comme elle n'avait pas d'enfants, elle avait proposé de m'héberger. Mais surtout, elle m'appréciait énormément et voulait rendre service à ma mère.

Mais bon, revenons au sujet. Alida préférait être entourée de sa famille, ce qui n'était pas mon cas. Non, je ne disais pas que je détestais la mienne, loin de là. Je disais juste que je m'entendais mieux avec eux à distance.

— Même sur une autre planète, je serais toujours aussi ravie d'être loin de la maison familiale, lui lançai-je avec un sourire éclatant.

Alors que je remplissais mon panier de produits essentiels, Alida poussa un soupir résigné.

— Tu ne comprends pas, Irz. La distance me pèse. C'est difficile de jongler entre deux vies, deux maisons, deux pays.

Je levai un sourcil, interloquée. Quand comprendrait-elle que, d'une certaine façon, c'était le paradis ?

— Mais c'est génial ! Deux endroits où tu peux t'épanouir, deux cultures à explorer. Tu devrais voir ça comme une chance incroyable.

Alida secoua la tête, son expression sérieuse.

— Excusez-moi... demanda une femme en tentant de passer.

— Oui, pardon, dis-je en me décalant.

Alida reprit :

— Tu as toujours aimé cette idée d'indépendance. Moi, je suis une personne de famille. Rien ne remplace le confort du foyer, les repas partagés, les soirées ensemble.

— En gros, tu préfères nettoyer les toilettes que d'être loin de chez toi ?

Elle roula des yeux, mais ne put s'empêcher de rire.

— C'est bon, j'arrête de perdre mon temps à discuter avec toi, dit-elle en tirant son chariot et en me laissant derrière.

— T'es sérieuse ? Alors que j'essaye de t'aider, crétine !