Hot Roommate

⊰33

Irzah

Il était minuit lorsque je décidai de rentrer. J'avais bien reçu l'appel de Lorelaï, mais je l'avais dirigé vers ma messagerie.

Je traînai sur notre groupe d'amis, faisant défiler les stories des autres. Je vis qu'ils avaient passé un bon moment avec elle, et qu'elle semblait heureuse avant son départ. Un sourire se dessina sur mes lèvres avant que je ne verrouille mon téléphone et le range dans la poche de mon bas.

Je marchai jusqu'à chez Luisa, me demandant comment la maison serait désormais sans Lorelaï. Autrefois, j'avais l'habitude de vivre seule avec Luisa et cela ne me dérangeait pas. Mais maintenant que j'avais conscience de mes sentiments pour Lorelaï, je doutais que ce serait facile de vivre sans sa présence.

Mais bon, la vie continue. Je n'avais qu'à l'oublier en me concentrant sur d'autres filles, comme j'avais fait pour Moanna, mais aussi sur mes études et mon travail.

Je finis par arriver devant chez Luisa. Je repérais sa voiture, ainsi que celle de Cassian ? Une main se posa sur mon épaule gauche, puis une autre sur celle de droite.

— Tu pensais quand même pas qu'on ne remarquerait pas que t'es amoureuse de Lorelaï ? Cassian me dit en me tournant.

Je les aperçus, lui et James.

— Qu'est-ce que vous foutez là ? Je croyais que vous rentriez chez vous après avoir quitté l'aéroport !

— N'essaye pas de chercher un échappatoire. Je n'arrive pas à croire que je ne l'ai pas vu venir, celle-là !

— Je ne sais pas où tu vas chercher tes idées, mais arrête. Tu deviens ridicule.

— Ça dure depuis quand ? James me demanda soudainement.

— Me dis pas que tu penses aussi que je suis amoureuse d'elle ? T'es pas sérieux mec !

— Arrête d'essayer de nous le dissimuler. Tu sais bien que tu es amoureuse de Lorelaï, et tu n'es même pas fichue de le lui dire !

— Putain, oui, et qu'est-ce que ça peut vous faire ? Vous croyez quoi ? Qu'une relation à distance aurait pu marcher si elle partageait mes sentiments ? Ou que j'aurais dû essayer de lui faire abandonner son rêve ? Je m'emportai.

Un silence s'installa, et je remarquai que j'avais peut-être exagéré en me laissant emporter.

— Écoute Irzah, on n'a pas trouvé d'autre moyen que celui-ci pour te faire cracher le morceau. On est désolés.

— Ce n'est rien. J'aurais peut-être dû vous en parler, mais je l'ai compris il y a quelques heures que j'étais amoureuse d'elle. Et je n'ai pas jugé utile d'en parler, puisque je peux passer à autre chose.

— Tu veux qu'on aille boire un coup ? Po...

— C'est gentil les gars, mais je n'ai pas envie d'en parler. Je veux juste passer à autre chose.

Le lendemain, à l'université, je demandai le contact d'Alexis à Rafaël, mais celui-ci imagina des scénarios improbables, pensant que j'avais des intentions particulières à son égard. L'idée que "je voulais me la faire" ou encore "qu'elle me plaisait" traversa son esprit. Je contactai enfin Alexis, et nous convînmes de nous retrouver devant son université. Après une dizaine de minutes d'attente, je jetai un œil agité à l'heure.

— Salut, tu t'apprêtais à t'en aller dans les minutes qui suivent ? lança-t-elle enfin.

— Ouais, je déteste qu'on me fasse attendre.

— T'étais plus drôle et sympa la dernière fois qu'on s'est vues, elle sourit. Bon, je dois aller au boulot, alors discutons en chemin.

— Et bien, c'est justement pour ça que je suis là. Qu'est-ce qui s'est passé ce jour-là ? lui demandai-je soudainement.