Chapitre 28

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« On n'a pas besoin de mourir pour perdre la vie »

- Mary RELINDES ELLIS

- Alors, ce weekend ? S'enquit Noah en s'immisçant entre Arsène et moi dans le hall de l'école.

Trop beau pour être vrai. Idyllique. Parfait. Et trop court surtout. Retourner à la réalité me coûtait.

- La routine, rétorqua Arsène en me lançant un regard complice. On répète, on mange et on dort.

- Vous allez finir par ne plus vous supporter, à force d'être constamment dans la même pièce, nota Noah en riant

- Oh ça va, on sait être créatif, répliquai-je sournoisement.

Arsène rougit tellement qu'il détourna son regard du mien, feignant de s'intéresser aux alentours pendant qu'on rejoignait le studio pour les répétitions. Le spectacle approchait à grands pas, nous étions dans la dernière ligne droite et les seuls modifications apportées par Ivanovich dans nos interprétations d'Odette et du prince relevaient du détail.

- Rubis, j'ai appris que c'était ton anniversaire, c'est pour toi ! Me dit Noah en sortant un petit paquet cadeau de son sweat-shirt.

- Mais...

Je levai les yeux vers Arsène, toujours occupé à nous ignorer sous ses cheveux noirs.

- Arsène ne sait pas tenir sa langue, admit Noah en souriant doucement.

- Merci.

- Maintenant que tu as atteint la majorité, tu rejoins le club très sélectif des « adultes ».

- Waouh, incroyable, raillai-je.

- Ne l'emmène pas dans tes coups foireux, intervint Arsène en lui donnant un léger coup de coude. Je la veux entière pour répéter.

Noah s'esclaffa bruyamment avant de jurer qu'il n'avait jamais d'idées foireuses, je n'eus même pas l'occasion de surenchérir, il se fit accaparer par Adam et Raphaël dès notre arrivée dans le studio.

- Juste pour répéter ? Relançai-je Arsène quand Noah fut hors de portée.

Son corps se pencha vers moi avec une subtilité délicieuse, ses lèvres effleurèrent à peine le lobe de mon oreille.

- Bien sûr que non, tesoro.

Un baiser juste derrière mon oreille et son ombre s'effilochait déjà au-dessus de moi. Arsène arborait un sourire qui dévoilait ses fossets.

- Beau parleur, raillai-je en l'affublant d'un regard blasé.

- Je me ferai un plaisir de te prouver le contraire ce soir, Rubis.

Il ponctua ses propos d'un baiser furtif sur mon front, et cette fois je ne pouvais pas espérer que personne ne nous ait vue, parce que je sentais les regards qui lorgnaient mon dos. Arsène s'en fichait, comme il se fichait de tout, mais pas moi. Je ne voulais pas qu'on me pose de questions auxquelles je ne saurais pas répondre. Et je ne voulais pas qu'on s'en prenne à lui à cause de moi. Juliette pouvait l'aimer, elle me haïssait à un tel degré que je me méfiais de ce dont elle était capable.

- Échauffez-vous ! Nous lança Ivanovich. On commence dans vingt minutes.

J'en profitais pour ouvrir le cadeau de Noah. Le pochon en velours s'ouvrit délicatement entre mes doigts et une chaine en or en glissa. Au bout de celle-ci brillait une superbe étoile à cinq branches. Le pendentif était splendide.

- C'est joli, murmura Arsène en se glissant à côté de moi pour commencer ses échauffements.

- Tu lui as dit ?

l'Opéra : le lac des cygnes (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant