Chapitre 25

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 — Dit, pourquoi ta famille te laisse sortir toute seule ?, demande-t-il soudainement l'air de rien.

— C'est parce que je suis toute seule, confie tristement Matilde. Ma mère nous a laissé il y a quelques temps... depuis, mon père travaille constamment à l'étranger. Il rentre rarement à la maison, ajoute-t-elle le regard triste.

Son père travaille à l'étranger et ne rentre que rarement ? Je vois... Tout s'explique, se dit Silva comprenant de quoi il en est.

— Tu sais, tu me rappelles mon père, continue la jeune femme.

— Petite, tu me connais depuis à peine quelques heures. Je suis loin d'être un père, dit l'homme tout souriant.

— On n'est d'accord sur ce point, commence la jeune femme en souriant un peu. Mais ce n'est pas à ça que je fais allusion. Lui comme toi, vous êtes toujours sur votre pied de guerre comme si l'apocalypse allait arriver d'un moment à l'autre, révèle la jeune femme dans un sourire innocent.

Si elle savait comme elle a raison...

La petite est bien plus intelligente qu'elle ne parait.

— Moi ? Je ne suis pas aussi rigide..., commence l'homme en remarquant qu'une camionnette blanche s'engage sur la rue à cent mètre dans leur direction. Pendant un temps, j'ai été comme ça, mais aujourd'hui c'est différent, dit-il, gardant les yeux rivés sur la voiture à 70 mètres d'eux. Tu t'es assez reposé Matilde ?

— Oui. Je crois que tout est bon, dit la jeune femme en se mettant debout.

La voiture est à 55 mètres.

— Bien. Je peux ?, dit l'homme en se rapprochant de la jeune femme.

Sans attendre la réponse, Silva prend la jeune femme dans ses bras et se met à courir à toute vitesse. On n'aurait pas pensé que cet homme irait aussi vite avec une femme sur les bras, pourtant, il est assez rapide pour passer sur la voie en coup de vent, choquant toute la circulation et ceux qui sont à leur poursuite.

La jeune femme est tout aussi surprise qu'eux. Elle est même terrifiée.

Dès lors, toute une liste de regret se défile dans sa tête. Absolument rien dans la dernière heure n'est exempt.

C'était une erreur. C'était une erreur, se répète-t-elle en boucle dans sa tête avant de paniqué sévèrement.

— Lâche-moi ! Lâche-moi !, crie-t-elle sans retenue et avec acharnement.

Elle se débat comme elle le peut, mais la force du grand homme est beaucoup trop écrasante pour elle. Cependant, elle ne se décourage pas. Elle hurle, et hurle encore, et hurle toujours forçant l'homme à se trouver une ruelle où il pourra la déposer et tout lui expliquer.

La chose se fait en 2 secondes, mais la jeune femme n'arrête pas d'hurler pour autant.

— À l'aide ! À l'aide ! Au secours ! Au... dit la jeune femme avant que l'homme lui cache la bouche de sa grosse main.

— Tais-toi Matilde !, ordonne-t-il. Je promets de tout t'expliquer, mais par pitié, tais-toi !, dit l'homme pour la rassurer, mais en vain.

Sa voix n'est plus aussi stridente qu'avant, mais elle est toujours perceptible pour tous ceux qui ont une bonne ouïe, comme ces deux hommes qui arrivent à point nommé.

Silva les reconnaît, mais la jeune femme les prend à tort pour ses sauveurs.

Leur apparition lui donne le courage de dégager la main de Silva avec une morsure. L'homme lâche prise, mais juste le temps de la prendre par la main. Il est hors de question qu'il la laisse partir avec eux.

L'Alignement des TempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant