It's the most wonderful time of the year (MatsuHana)

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- Mattsuuuun, pourquoi je suis nul ?

Matsukawa Issei, 26 ans, reste figé en entendant son compagnon, Hanamaki Takahiro, également 26 ans. Il a une guirlande dans les mains, en pleine préparation du sapin de Noël. L'homme aux cheveux roses est assis sur une chaise, la tête sur la table, une sucette au chocolat dans la bouche. Le grand brun soupire, tout en reprenant sa tâche.

- Qu'est-ce que tu me chantes encore ?
- J'suis au chômaaaaaage.
- Ça arrive.
- J'étais dans une vie trépidante à Tokyo, à vivre ma vie de bg, et maintenant j'suis de retour à Sendai, c'est la poisse.
- Je sais pas comment le prendre, souffle le brun, un peu vexé.
- Et j'sais pas quoi faire de ma viiiiiiiie.
- On est jeune, c'est pas grave.
- Maaaaaiiiis arrête d'être aussi calme.

Hanamaki continue à marmonner dans la barbe qu'il n'a pas, tout en prenant une autre sucette, arrachant avec une violence inutile le papier qui l'entoure, pendant que Matsukawa commence à mettre quelques pendants sur les branches du faux sapin en plastique. Ce n'est pas qu'il n'a aucune empathie pour son compagnon, au contraire même : il est aussi inquiet pour lui, pour son bien-être, pour sa santé mentale. Et il a vraiment mal pris la petite phrase, alors qu'ils ne se voyaient presque pas quand ils vivaient loin l'un de l'autre. Mais il ne veut pas le montrer, et le soutenir autrement, comme ils l'ont toujours fait.

- Tu ne devrais pas te mettre autant la pression, darling.
- Mouais, enfin, c'est pas comme si j'étais connu pour être quelqu'un de stressé ou quoi que ce soit...
- Certes, mais c'est pas aujourd'hui que tu vas te prendre la tête, ok ?
- Depuis quand t'es mature, toi ?
- J'ai pas le choix avec toi, aussi. Tu viens m'aider ?

Hanamaki bougonne, croque sa sucette, et jette le bâton avant de se lever et de prendre quelques boules blanches et bleues dans la boîte ouverte sur la table.

- Pourquoi tu veux faire un sapin, d'ailleurs ? On est pas chrétiens, pas européens non plus, et en plus tu es d'astreinte à la morgue demain et après-demain...
- Je sais pas, je trouve ça beau, non ? Puis ce sont des décorations que je n'ai pas eu pour cher, en ce 23 décembre.
- Pour contrebalancer avec ton boulot lugubre, héhé.
- Ouais, on va dire ça.

Matsukawa sourit. C'est vrai que son métier au funérarium de Sendai ne fait pas rêver : entre les familles en pleurs, les odeurs des défunts, les horaires parfois décalés, il y a beaucoup d'inconvénients. Mais il l'aime, ce boulot. Il aime savoir qu'il a aidé des familles en détresse à passer ce moment douloureux, dans le calme et dans les meilleures conditions possibles. Et il peut rester presque aussi musclé qu'au lycée, même en ayant arrêté le volley, et sa taille, qui impressionne encore certains, est un avantage non négligeable.
Bref, Matsukawa aime son travail, mais il n'encouragerait personne à le faire sans y avoir bien réfléchi avant. Et c'est d'ailleurs pour ça qu'il refuse que Hanamaki le rejoigne, même si son entreprise cherche du monde : ça ne peut pas correspondre au profil de son petit ami. Il ne le voit pas dans ce domaine.
Il décide de se concentrer à nouveau sur le sapin. Il remarque que Hanamaki a avancé de son côté, et il n'a rien à redire sur la disposition des décorations. De toute façon, il veut vite finir avant de pouvoir passer à table. Hanamaki a raison, il travaille du 24 après-midi au 25 au soir. Ça ne le dérange pas spécialement, même si son petit-ami a l'air bien plus frustré qu'il ne veut l'avouer, comme le prouve sa petite moue boudeuse et ses joues gonflées. Issei ne peut s'empêcher d'appuyer dessus avec son index pour l'ennuyer un peu, avant de rire doucement en voyant sa tête. Ça vaut toujours le coup, comme le prouvent les râles de Takahiro.

- J'ai rien dit, t'es pas mature.
- Toujours plus que toi.
- MAIS !

Matsukawa lui fait un doigt avec un grand sourire et en tirant la langue, ce qui amuse Hanamaki. Pour se venger, ce dernier fouette son petit-ami avec une guirlande avant de commencer à le poursuivre dans l'appartement, tout en évitant Sadako, le chat Sacré de Birmanie de Matsukawa, qui était pourtant tranquillement en train de dormir sur le canapé de son maître avant de fuir au-dessus du frigo. Elle juge d'un œil mauvais ses deux maîtres, qui finissent par se laisser tomber sur le canapé où elle était en s'embrassant. Ils ne le quitteront pas avant le départ de Matsukawa, qui en oublie de manger, et qui doit se contenter de barres ultra-protéinées pour tenir le début de son astreinte.

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⏰ Dernière mise à jour : Dec 26, 2023 ⏰

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