SEANCE QUINZE (FINALE) - PRESENT

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nda : j'espère que vous aimez toujours les pâtes


15 décembre 2023


Zayn est en train de fermer la porte de son cabinet quand il sent une présence dans son dos. Il se retourne et voit Harry. - «Harry ?» - «Ouais... Pardon... Vous auriez un peu de temps à me consacrer ?» Zayn se frotte le crâne. - «Je suis désolé mais j'ai un rendez-vous très important ce soir...» - «Oh, je vois..» Harry fait une moue qui tord le ventre du psy. - «Je peux t'accorder max. 30 minutes, ça t'ira ?» Harry retrouve un sourire et hoche la tête avec énergie. Zayn déverrouille la porte et laisse le bouclé pénétrer dans les lieux. Il rentre à sa suite. Il dépose son sac à dos par terre et retire sa doudoune. - «Je dois appeler quelqu'un. Tu me laisses trente secondes ?» Harry hoche la tête, il est reconnaissant que le psychologue le prenne en dernière minute. Zayn compose un numéro sur son téléphone. Rapidement, une voix retentit de l'autre côté. - «Li'... Je suis désolé, je vais avoir un peu de retard (...) Un patient est venu me voir, il a vraiment besoin de moi. (...) Je suis là dans une heure, ça va, arrête de faire la gueule (...). C'est Harry, OK ?» Le bouclé fronce les sourcils quand il entend son prénom. Ça l'étonne que la personne à l'autre bout de la ligne ait besoin de connaître son identité. - «Ok, merci mon amour. (...) A toute à l'heure. Oh, s'il te plait, ne mets pas de cravate». Zayn pouffe et finit par raccrocher. Il a un peu oublié que son patient était dans la salle car le regard d'Harry est perplexe. - «Je croyais que vous respectiez le secret médical ?» - «Oh, je t'assure que pour le respecter, je le respecte à la ligne.» - «Alors pourquoi cette personne avait besoin de connaître mon nom ?» Zayn lui sourit tendrement. - «Parce qu'il sait que ton dossier est important à mes yeux. Je viens de nous gagner trente minutes de consult'» - «Il ?» Zayn rougit violemment. Il n'a pas honte de parler de son homosexualité, mais il vient de dévoiler un élément de sa vie privée. - «Oui, il.» - «OK.» Harry ne répond rien de plus mais Zayn peut voir un tas de pensées défiler dans ses yeux. - «Tu venais pour quelque chose en particulier ?» Sa question fait sortir Harry de ses pensées. - «Hein ? Oh ouais.. Ce mec, à la cravate, c'est votre plat de pâtes ?» Zayn acquiesce par un mouvement de tête. - «Comment vous l'avez su ?» - «Eh bien, c'était le seul plat de pâtes qui me manquait quand j'étais pas avec lui, c'est celui que j'avais envie de me préparer dès que j'avais un coup de mou, c'était le seul qui me donnait le sourire rien qu'à son parfum.» - «Vous en avez goûté beaucoup avant de savoir ?» Zayn se mord la lèvre, c'est un peu indiscret comme une question. Mais ça semble important. Ca fait longtemps qu'ils n'ont pas utilisé la métaphore du plat de pâtes pour parler de sentiments et de relation de couple. Si Harry a de nouveau besoin de se cacher derrière cette image, c'est que cet échange est important à ses yeux. - «Non, j'en ai pas goûté beaucoup..» - «Bah alors comment vous êtes sûr ?» - «Eh bah, dans ce plat de pâtes, il y avait de la crème avec un tas de choses dedans, et je me suis rendu compte que j'aimais absolument tout. Je m'en suis jamais lassé jusqu'à présent. Donc, je suppose que je ne me suis pas trompé.» - «C'était quoi ces choses dans la sauce ?» Zayn hausse les épaules et se met à réfléchir. Il doit peser ses mots car il sent que suite à cette conversation Harry va prendre une décision importante. Il ne veut pas l'influencer dans un sens comme dans l'autre. Il doit rester le plus neutre possible. - «C'est personnel ce qu'il y a dans cette sauce, tu sais. Ça ne convient pas à tout le monde... Je ne suis pas certain que je t'apporterai une réponse intéressante.» Un silence passe. - «Toi par exemple, t'aimerais avoir quoi dans ta sauce ? Est-ce que le plat de pâtes que tu te sers en ce moment te convient ?» - «J'en sais rien... Il se peut que le plat de pâtes en question m'avait avoué qu'il avait des sentiments pour moi.» Zayn explose de rire sous le regard intrigué d'Harry. - «Désolé mais avec cette métaphore qu'on utilise, je visualise un plat avec des spaghettis qui formeraient un petit bonhomme qui te parlerait.» Étrangement, Harry éclate de rire aussi. Zayn est ravi de voir que son patient ne semble pas tant au bord du gouffre que ça. Finalement, l'expression des sentiments de Louis a soulevé plein d'interrogations dans la tête de son patient et que ce dernier ne sait pas comment trier ses pensées. Il va l'aider. - «Tu as... peur ?» Harry hoche la tête. - «De quoi ? Tu sais, ce n'est pas parce que le plat de pâtes t'aime que tu dois ressentir la même chose. En tout cas, c'est ton choix. Au premier coup d'œil un plat de pâtes peut sembler appétissant, mais quand on creuse, c'est pas le cas.» - «Pourtant, il est bien appétissant celui-là.» Zayn explose de rire face à la moue perverse de bouclé. - «OK, je vois... Est ce que tu pourrais me dire pourquoi tu as peur ?» - «J'en sais trop rien... Vous savez, depuis longtemps je vis avec cette sensation d'être prisonnier d'une situation que je n'aime pas. Je crois que cette situation, c'est tout simplement ma vie. C'est comme si mon cerveau et mon cœur étaient enfermés dans une boîte en plexiglas qui résisterait aux balles, aux intempéries et même à la fin du monde.» Harry s'arrête un instant. - «J'ai lutté tellement d'années pour que cette sensation me quitte.. Et je n'avais pas remarqué, mais elle est partie.» - «C'est bien non ?» Harry ignore la question de Zayn et reprend. - «Et puis, en plus de cette boite, il y avait régulièrement des bruits. Enfin.. je dois arrêter de mentir, ces bruits, c'était une voix.» - «OK, et quel est le lien avec ton plat de pâtes ?» - «La boîte a volé en éclats depuis que je connais Louis. Et la voix a aussi cessé depuis plusieurs mois...» - «Grâce à Louis ?» - «Non. Cette voix, je crois que c'est juste moi qui ai réussi à la faire taire.» - «Comment ?» Harry plonge ses yeux, désormais brillants, dans le regard du métis. - «Je crois que cette voix appartient à ma mère... Elle retentissait généralement une fois par semaine.. Ça correspondait à mes visites dominicales. C'est drôle car cette voix était à la fois source de réconfort mais aussi de grande détresse. Je suppose que maintenant qu'on a plus de lien, la voix s'est simplement tue.» Zayn essaie de réprimer un sourire. Il ne s'est jamais caché de détester la mère de son patient, mais il ne veut pas lui faire ressentir son mépris. Il sait que le bouclé considère encore beaucoup sa génitrice alors il ne veut pas le blesser. Mais il est content d'entendre, qu'inconsciemment Harry commence à s'éloigner de l'idée de faire entrer sa mère dans sa vie. Et c'est sûrement pour cette raison que désormais le silence règne dans le cœur du bouclé. - «C'est un grand pas en avant, Harry.» - «Ouais, je suppose. Mais la voix a été remplacée...» - «Par quoi ?» - «La voix de Louis je crois.» Zayn reste interdit. Il ne s'attendait clairement pas à la réponse de son patient. - «Tu... tu as peur de ce que tu ressens pour Louis.» Zayn souffle ces quelques mots. - «Tu penses que Louis t'a donné, d'une certaine façon, la force de te sortir de ta situation et de briser cette boîte dans laquelle tu étais enfermé.. Et comme un phare dans la nuit, sa voix résonne en toi comme pour te guider.» Une fois de plus, ce ne sont pas des questions, c'est un constat que fait Zayn. - «Comment j'ai pu laisser ça se produire ? Je ne peux pas laisser une personne être la cause de tout ça. C'est trop... Je ne veux pas que mon bonheur réside entre les mains d'une seule personne.» Zayn sourit, se lève et vient s'asseoir à côté d'Harry. - «Tu sais... Je ne crois pas que ça soit la présence de Louis qui t'ait permis de briser cette boîte et de faire taire cette voix. Tu l'as fait tout seul. C'est toi qui a mis un terme à ta relation avec ta mère, Louis n'est jamais intervenu dans cette décision. Je pense que sa présence t'a juste permis de te rendre compte que tu étais libéré de tout ça. Tu vois, il est comme le phare, il t'aide à te rendre compte que tu es sur le bon chemin mais ce n'est pas lui qui va t'apprendre à naviguer et dompter les vagues. Il est comme le plat de pâtes, il ne t'apprend pas à faire la cuisine mais il te permet d'avoir un peu de confort le temps d'un repas. Avec ou sans Louis, tu es capable de plein de choses Harry». - «Peut-être que vous avez raison...» Harry lui lance un regard perplexe. - «Laisse émettre mon avis, je crois que tu as peur, c'est certain mais pas du fait que Louis puisse être le responsable de ton évolution.» - «Oh, j'aurais peut-être de quoi alors ?» -« Il t'apporte ce que tu as toujours recherché, comme cette nouvelle paix intérieure, tu as peur de tout ça parce que c'est nouveau et tu as tant lutté pour y arriver. Mais le cerveau se bat toujours contre la nouveauté, c'est notre instinct de survie. Mais au fond, tu aimes ce qu'il te fait ressentir. T'as peur de son "je t'aime" parce que tu le ressens aussi. Et tant que tu ne le ressentais pas, tu ne prenais aucun risque.» Mais  Harry ne répond pas, affichant toujours cette moue dubitative. -«J'ai raison hein ? Tu l'aimes ?» 

Et voilà, c'était notre dernière séance dans le présent

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Et voilà, c'était notre dernière séance dans le présent... J'ai le cœur au bord des lèvres en écrivant ces mots.. Je me rends compte que je suis attachée à Coupables plus que prévu, et l'idée d'y mettre un point final me rendrait presque malade. 

Qu'avez-vous pensé de cette dernière séance ? J'espère que vous avez le lien entre les pensées d'Harry 1 & Finales désormais et que tout est clair. 

J'vais pas trop m'étendre sur cette séance, j'ai pas grand chose à vous dire... Mais j'attends vos commentaires qui me font toujours autant plaisir, merci, merci, merci.

A dimanche pour le dernier chapitre (si j'arrive à le sortir, j'vous jure j'ai envie de vomir...)

Bonne nuit,

Léa.

PS : j'ai toujours pas répondu aux derniers commentaires, sorry. Je m'y mets demain.

COUPABLES (L.S)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant