Chapitre 3

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 8 Juin 2023


Comme Harry l'a craint, le réveil a été un supplice. Il a vraiment pesé le pour et le contre de se faire porter pâle. Mais il sait qu'Evans pourrait venir le tirer du lit en personne. Et aux dernières nouvelles, il a toujours peur du directeur. Il est à peu près certain qu'il a aussi peur des dîners dominicaux en famille qu'une entrevue avec Evans. Alors, il se tire de son lit, en gémissant de douleur et d'un mal de crâne qui lui tape jusque dans les tempes. Heureusement, la température ambiante est douce et lui réchauffe le cœur. Il n'ose pas s'y imaginer s'il avait dû se lever en plein hiver. Il en aurait sûrement pleuré.
Il décide de foncer directement sous la douche et d'y rester plus que de raison. Harry adore sentir l'eau qui frappe doucement sur sa nuque, ses épaules et son dos. Ça le détend, physiquement et psychologiquement. Dans un état de bien-être relatif, ses pensées s'envolent toujours. Harry adore voir où ça le conduit, dans ses rêves comme ses espoirs. Il en ressort toujours comme neuf. Alors ce matin, il en profite pour se remettre les idées en place. Il essaie de mettre un mot sur la soirée d'hier, en se rappelant qu'il n'a pas prévenu ses amis qu'il était rentré sans eux. Même si Niall l'avait vu, il parierait que l'irlandais n'en avait aucun souvenir. Il enverrait un message dans la journée pour les tenir au courant. Enfin, ses pensées convergent vers la jeune blonde, cette nymphe. Il n'avait jamais vu aussi belle créature. Elle était fascinante.
Harry ne peut le nier, il est très beau. Il attire, parfois à ses dépends, beaucoup les regards et suscite l'intérêt des autres. Ça ne l'a jamais dérangé outre mesure, sauf quand il fait l'idiot avec ses amis. Oui, Harry a croisé un nombre conséquent de femmes et d'hommes, que ce soit pour un flirt rapide ou une partie de jambes en l'air. Cette blonde les surpasse tous. Il se pince la lèvre en se demandant s'il ne devrait pas la recontacter. Après tout, il serait béni de se réveiller tous les matins à côté d'une telle beauté. Elle a un quelque chose qu'Harry ne saurait expliquer. Une attraction qu'il n'avait jamais ressenti. Finalement Harry finit par hausser les épaules. Il croit en la vie, s'il doit de nouveau croiser cette créature divine, alors il la croisera. Il chasse son souvenir et coupe l'eau pour sortir de sa douche.
Il s'empare de son téléphone pour vérifier l'heure. Son cœur s'emballe immédiatement, il est en retard. Pas de quelques minutes, mais d'une bonne demi-heure. Il ne sera pas dans les temps pour être au commissariat et pointer. Evans va le tuer. Non, il va le renvoyer en prison et le tuer après. En mode automatique, Harry court dans l'appartement pour trouver de quoi s'habiller. Il récupère ses clés, son iPod, son casque et part avec ce sentiment d'urgence dans la poitrine. Dans un élan désespéré de sauver ce qui peut l'être, Harry prend la direction de la maison de retraite. Il devrait déjà passer par le commissariat mais il serait définitivement en retard. Ce n'est que sa première semaine et il merde déjà. Pourtant Evans l'avait prévenu. Faire la fête et venir au TIG est incompatible. Dans son malheur, Harry a de la chance, il habite à 30 minutes de la maison de retraite à pied. Étant un ancien addict au sport, il décide de s'y rendre en trottinant. Il espère ainsi gagner quelques précieuses minutes.

Lorsqu'Harry arrive devant le cabanon à fournitures de la maison de retraite, les autres garçons ne sont pas encore arrivés. Mais lui a bien l'impression d'avoir perdu ses poumons et bientôt son cœur, qui bat à tout allure. Son sang pulse dans ses tempes. Sa respiration est erratique et hachée. Il lui semble même voir la fameuse lumière blanche. Il ferme les yeux, espérant que ça va l'aider à rendre son souffle et à se calmer. C'est quand il entend un rire raisonner derrière lui qu'Harry sort de sa transe en sursautant. Comme s'il avait besoin d'infliger ça à son cœur après cette course frénétique. Il se retourne et voit Ian, visiblement amusé.

-« Non mais Ian, qu'est-ce qui vous prend de me faire peur comme ça ? », s'indigne Harry dont le cœur palpite toujours.
-« Bonjour Harry, vous allez bien ? Vous semblez en piteux état », se renseigne Ian toujours un air amusé sur son visage.
-« Moquez-vous de moi Ian », réplique Harry. « Figurez-vous que j'ai eu du mal à sortir de mon lit ce matin. Je n'ai pas eu le temps de pointer au commissariat. Pour essayer de sauver ma peau, j'arrive ici à l'heure. J'inventerai une excuse pour le directeur Evans.
-Ne vous embêtez pas Harry, je m'en charge ».

COUPABLES (L.S)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant