Chapitre 5

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Lorsque le réveil de Jisung sonna doucement près de son oreille, il se dépêcha de l'éteindre, ne souhaitant pas réveiller Sunghan qui dormait toujours profondément à ses côtés. Le jeune père se redressa en position assise en baillant bruyamment, pas vraiment réveillé à cette heure matinale. Le soleil était levé depuis peu et la petite chambre était plongée dans la pénombre, donnant envie au noiraud de replonger sous sa couette. Mais il n'en fit rien.

Jisung prit une grande inspiration avant de se relever. La lumière de la chambre étant cassée, il ouvrit la porte-fenêtre en grand, laissant entrer les rayons du soleil matinal et une bourrasque d'air frais à l'odeur de rosée. Puis, il s'habilla un peu à la va-vite, se contentant d'enfiler son grand sweat bordeaux par-dessus son cargo noir, faisant bruisser les quelques boucles qui pendaient toujours à ses oreilles au passage.

Soudainement, une vieille musique se mit à grésiller dans l'air du matin. Le noiraud fronça les sourcils en se penchant légèrement pour tenter d'apercevoir ce qui se passait dehors. Mais la seule chose qu'il vit fut le vieux haut-parleur fixé au poteau de la ligne électrique qui passait sous chez lui. Dans chaque village japonais, une sonnerie retentissait tous les matins sous les coups de six heures trente, week-ends et jours fériés compris, ainsi que le soir vers dix-sept heures. Si Jisung avait déjà entendu la seconde, c'était la première fois qu'il entendait celle du matin. Malgré le volume plutôt important de décibels, il n'avait jamais été réveillé.

Comme il était beaucoup trop tôt pour que Sunghan mange, Jisung ne prit pas de petit déjeuner non plus. De toute manière, il n'avait pas vraiment faim. Le jeune père se contenta de changer les vêtements de son fils en faisant attention à ne pas le réveiller. Il réunit tout ce dont il avait besoin dans son sac de sport rouge, et une fois que tout fut prêt, il glissa Sunghan dans son porte-bébé qu'il accrocha contre son torse.

Ce matin-là, il faisait encore bien frais. Jisung décida donc raisonnablement d'enfiler sa veste en jean par-dessus, rabattant les pans de tissu autour de son fils qui avait replongé dans un sommeil profond, blotti contre son père. Après avoir refermé toutes les fenêtres et enfilé ses chaussures, le noiraud était sorti.

Il avait traversé le jardin d'un pas lent, les poumons emplis des fragrances matinales printanières. Le soleil était levé depuis peu sur le petit village, donnant au paysage un air irréel. Tout était un peu flou, devant ses yeux sombres. Il avait comme l'impression de flotter. Il s'effaçait tel un nuage de brume. C'était doux.

Jisung avait marché à travers le village comme l'avait indiqué Seungmin. Il avait trouvé sans grand mal la maison 361 qui se situait juste derrière le temple principale, exactement comme lui avait expliqué le brun. Devant le jeune père se trouvait une vaste cour de gravier terminée par une petite maison à peine plus grande que la sienne mais qui semblait légèrement plus récente.

Le noiraud prit une grand inspiration en entourant son fils de ses bras, avant d'entrer dans la propriété de la famille Masuyama. Dans la cour, quelques poules allaient de ça et de là tranquillement, becquetant quelques asticots au passage. Tout était calme. Jisung se demanda même si ils n'étaient pas partis sans lui.

Légèrement inquiet, le jeune homme s'approcha donc de la porte d'entrée qui était constituée pour une fois d'un pan de bois unique, presque similaire à celles de la capitale du pays voisin qu'il avait toujours connu. Après avoir frappé trois coups, il s'était reculé de quelques pas. Contre lui, Sunghan lâcha un long soupir dans son sommeil avant de se blottir un peu plus contre le torse si chaud de son père.

Jisung retint sa respiration quelques secondes quand finalement la porte s'ouvrit, dévoilant la silhouette d'une jeune femme ainsi que des cris suraiguë en arrière plan. Le noiraud eut un mouvement de surprise avant de poser son regard sur la femme qui venait de lui ouvrir. Cette dernière était vêtu d'un pantalon droit et d'un joli chemisier clair qui contrastait avec le brun de ses cheveux coupés en un carré long. Elle avait un sourire doux et il se dégageait de sa personne une élégante fragilité.

𝐄𝐥𝐬𝐞𝐰𝐡𝐞𝐫𝐞 ° Seungsung 🔚Où les histoires vivent. Découvrez maintenant