𝐄𝐥𝐬𝐞𝐰𝐡𝐞𝐫𝐞 ° Seungsung 🔚

Chapitre 7

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Jisung marchait d'un pas rapide dans la pénombre matinale. Contre lui, Sunghan dormait toujours. Sa nuit n'était pas encore fini et il comptait bien roupiller encore quelques heures. Ce matin-là, l'air était frais et humide. Le ciel était blanc, prêt à accueillir les rassurantes couleurs du lever du soleil.

Le jeune père serra un peu plus les pans de sa veste en jean autour de son fils endormi tandis qu'il bifurquait vers la gauche, empruntant l'étroite route qui montait en pente douce jusqu'à la vieille ferme des Chijimatsu.

C'est les lèvres pincées que Jisung avait traversé la grande cour de gravier, venant se placer devant la porte d'entrée d'un air absent. Il allait frapper trois coups contre le bois de la porte quand celui-ci s'était soudainement dérobée sous ses doigts, laissant apparaître l'imposante silhouette d'un homme âgé aux sourcils aussi blancs que froncés.

- Qui êtes vous ? Lâcha-t-il d'un ton accusateur en terminant d'accrocher la bretelle de son pantalon qui était obligée de contourner sa bedaine tellement elle était bien remplie.

- Bonjour. Déclara Jisung en s'inclinant à 90°, faisant voler ses cheveux sombres autour de son visage rond. Je suis Han Jisung, celui qui habite dans votre maison juste derrière.

- Et qu'est ce que ça peut me faire ? Trancha le vieil homme en le contournant d'un air agacé.

- Le chef du village m'a dit de travailler avec vous. Insista Jisung en le suivant d'un pas rapide, son fils serré contre lui.

- J'ai besoin de personne et encore moins d'un étranger. Cracha le vieux fermier sans même prendre la peine de se retourner vers le noiraud. Personne veut de toi ici. Arrête de déranger tout le monde et rentre chez toi.

Et sur ces mots, l'homme à la brioche bien gonflée monta dans son camion-benne vermeil à peine plus grand que le pick-up de Seungmin. Sans même un regard de considération, il claqua la portière au nez de Jisung et démarra le moteur.

Le jeune père soupira lourdement alors que le véhicule s'éloignait en bringuebalant dangereusement. Il le regardait d'un air absent, perdu dans ses pensées. Son visage était neutre, figé dans le marbre. Rien ne l'atteignait.

Mais alors que le vieux camion-benne allait disparaître dans le virage, il s'arrêta soudainement d'un coup sec. Jisung pencha légèrement la tête sur le côté, étonné par ce soudain comportement. Mais lorsqu'un bref coup de klaxon résonna à ses oreilles, il n'eut plus de doutes.

Jisung se mit aussitôt à trottiner en serrant son fils contre lui, avant de sauter in-extremis dans la remorque du véhicule. À peine avait-il décollé le pied du sol qu'ils repartaient déjà, le moteur rouillé claquant dans l'air du matin.

C'est la respiration fragile et le cœur affolé que Jisung s'était accroché aux planches de bois qui délimitaient les bords de l'arrière du camion-benne. Et alors qu'il se faisait propulser dans tous les sens à cause de la mauvaise route, il s'était mis à bercer tant bien que mal son fils qui commençait à pleurer. Le jeune père avait poussé un long soupir en reprenant son souffle tandis que ses cheveux sombres dansaient devant ses yeux flous.

- Tout va bien, Sunghan-ah. Avait-il soufflé en baissant le regard vers son fils. Tout va bien. Rendors-toi, mmh ? Rendors-toi. Tout va bien.

Le bébé poussa un long soupir en enfouissant son visage contre le tissu sombre de sa salopette en jean et le noiraud lui caressa distraitement les joues. Il s'assura que son fils était dans une position confortable avant de relever la tête. Autour d'eux, le paysage défilait lentement, ne formant qu'un amas de nuances de verts et de bleus, accompagnés de quelques touches d'autres pigments de temps à autre.