𝐄𝐥𝐬𝐞𝐰𝐡𝐞𝐫𝐞 ° Seungsung 🔚

Chapitre 32

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Jisung s'accroupit en retroussant les manches de son t-shirt vert bouteille, avant d'arracher un pied de patate douce avec force. Il égraina la terre et déposa les racines bien gonflées dans le panier à sa droite. Puis, il passa au pied suivant. Au dessus de sa tête, le soleil de milieu d'après-midi réchauffait l'air ambiant. En partant ce matin-là il faisait un peu frais, alors il avait décidé de mettre un t-shirt à manches longues, mais maintenant que la journée était là, il commençait un peu à regretter.

Un peu plus loin le vieux Chijimatsu récoltait lui aussi les patates douces en s'épongeant le front. Ils étaient presque au bout de cette parcelle, et ils commençaient à fatiguer. Ils travaillaient depuis le matin et n'avaient fait qu'une petite pause à midi, mais leur dur labeur avait porté ses fruits : la remorque du camion-benne était presque entièrement remplie de leurs récoltes. C'était une bonne année pour les patates douces.

Lorsque finalement toute la parcelle fut passée au peigne fin, les deux fermiers étirèrent leurs dos fourbus. Jisung rangea les derniers outils qui traînaient un peu partout, avant d'aider monsieur Chijimatsu à fixer les sangles qui retenaient son lourd chargement. Mais alors qu'il allait se retourner pour regagner son vélo comme tous les jours, le vieil homme l'interpela soudainement.

- Gamin. Lâcha-t-il, faisant se retourner Jisung vers lui. J'ai plus besoin de toi. La saison est finie, je peux me débrouiller tout seul.

Il fouilla dans la poche de son pantalon pour en sortir l'argent qu'il devait au coréen. Ce dernier s'approcha de lui pour saisir sa paye, l'air un peu embêté. Tous deux restèrent face à face un peu plus longtemps que nécessaire, avant que le vieux fermier ne se détourne soudainement pour monter dans son camion. Il claqua la portière et démarra le moteur, mais juste avant de partir, il se pencha soudainement par la fenêtre ouverte.

- Le printemps prochain, Commença-t-il, le regard légèrement fuyant. Reviens, si tu veux.

Et sans un mot de plus, le vieux véhicule s'était engagé sur la route en pétaradant bruyamment. Jisung était resté planté là, les bras ballants. En à peine trois minutes, il s'était fait viré, avait reçu sa paye, et s'était vu proposer une offre d'emploi. Ça faisait un peu beaucoup à digérer. C'est donc la tête un peu dans les nuages qu'il avait enfourché son vélo, prenant la direction du village de Fujiki.

En à peine une dizaine de minutes, il était arrivé devant la maison des Fujii. Après avoir déposé sa bicyclette contre le mur de la véranda, il était entré. Sans même prendre la peine de toquer, Jisung retira ses chaussures pour se rendre jusqu'à la chambre de Félix, au fond à droite. Lorsqu'il fit coulisser la porte de bois, il découvrit le jeune japonais assis par terre, Sunghan entre les jambes. Il était entrain de lui lire une histoire aux illustrations colorés qui semblaient totalement captiver le bébé.

- Bonjour. Sourit Jisung, faisant relever la tête des deux autres.

- Papa ! S'exclama Sunghan en levant les bras vers son père, réclamant silencieusement qu'il le prenne dans ses bras.

- Salut Jisung. Sourit Félix alors que le coréen récupérait son fils.

- Tout s'est bien passé ?

- Oui, il a été super. Fit le blond en rangeant les affaires du bébé qui traînaient un peu partout dans sa chambre pour les rendre au coréen. Il a tout mangé sauf la purée de banane. J'ai fait tout ce que j'ai pu, il a pas voulu en prendre une cuillère !

- Oui, je sais... Soupira Jisung avec une petite moue. Je pensais qu'avec toi, peut-être que ça marcherait, mais en fait non. Je pense qu'il aime vraiment pas, hein...