Mon téléphone sonne et lorsque je regarde l'écran, je m'aperçois que c'est mon frère qui m'appelle. Comment cela se fait. Il ne m'appelle jamais. Sauf si c'est très urgent. Je décroche la boule au ventre. Nathan vient se placer à côté de moi.
- Elliot ?
- Hey salut frangine. Comment ça va ?
Rien qu'à cette phrase, mon cœur se retourne. Il a dit une des phrases qu'on avait instaurées pour dire qu'il avait des problèmes. Il ne m'appelle jamais frangine. Il dit toujours Maxine ou Max. Aussitôt, je mets le haut-parleur pour que Madison entende. Nous avons inventé toutes les deux les phrases pour que ma famille me fasse comprendre qu'ils ont des ennuis.
- Ça va bien et toi ?
- Bien, mais maman a eu un petit accident. Rien de grave. Elle a juste la jambe dans le plâtre, mais il serait bon que tu viennes la voir.
- Qu'est-ce qu'il lui est arrivé ?
- Elle a glissé dans ses escaliers.
- Je lui ai dit cent fois de les faire réparer. Et cette fois-ci, de combien de marches elle a glissé ?
- Elle a loupé cinq ou six marches. Elle ne sait plus trop.
Cinq, six marches veulent dire qu'il y a au moins cinq ou six hommes.
- Tu peux venir ou non ?
- Oui, mais je ne suis pas tout près.
- Ah bon ! Où es-tu ?
- Je suis parti quelques jours ? J'avais besoin de changer d'air. J'en avais marre de rester dans mon appartement. Le temps de préparer mon sac et de prendre la route, je devrais être là en milieu de matinée.
- Ok, je vais le lui dire. Ça va faire du bien de te voir. Ça fait si longtemps.
- Tu te souviens de ce qu'on se disait lorsqu'on était gosse.
- Bien sûr. Marco.
- Paolo.
Ce jeu de mot était un moment de nos fous rires, car je ne disais jamais Polo. Je disais toujours Paolo.
- À demain frangine.
- À demain frérot.
Une fois que je raccroche, je fais les cents pas chez Madison. Elle seule comprend ma détresse.
- Maxine, ça va aller. Ce n'est qu'une jambe cassée. Elle va s'en remettre. Mais pourquoi tu leur as dit que tu viendrais, alors que tu sais que tu ne peux pas partir d'ici.
- La conversation que tu viens d'entendre est un code frangin. Ça veut dire qu'ils sont en danger. Il faut croire qu'ils ont réussi à s'infiltrer chez ses parents et ont pris tout le monde en otage.
- Quoi ?! Non ! Il faut envoyer les flics. Tu ne peux pas y aller Maxine. C'est un piège.
- Je sais. Mais là, j'ai besoin de réfléchir.
Je sors de chez Madison pour aller chez Nathan. J'ai besoin de calme pour penser à ce que je dois faire. Mais Nathan en a décidé autrement. Il me suit jusqu'au chalet et me regarde en restant appuyé, les bras croisés sur son torse, contre la porte. Il doit se dire qu'en restant là, je ne pourrais pas partir, mais c'est mal me connaître. J'attrape mon téléphone et fait semblant d'appeler mon chef pour lui expliquer la situation. Je fais croire à Nathan que j'ai une conversation avec lui sur la situation de ma famille. Ça ne me plaît pas, mais je sais qu'il ne me laissera jamais partir. Il faut que je monte un plan et de ce côté-là, j'ai ma petite idée. Après avoir fait semblant de raccrocher, je me dirige vers lui pour qu'il me prenne dans ses bras et je lui explique la fausse histoire que j'ai eue avec mon chef. Je n'aime vraiment pas lui mentir et il va m'en vouloir. Je crois qu'après ça, il ne voudra plus de moi. Rien que d'y penser, je suis affreusement triste. Les larmes coulent sur mes joues. Il doit les sentir contre son t-shirt parce qu'il me serre encore plus fort contre lui et m'embrasse le dessus de la tête. Après un long moment, je passe mes mains sous son t-shirt et commence à le caresser et à lui embrasser le cou.
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Je te veux
RomanceNathan Lewis, sa sœur avec sa coéquipière Maxine Clayton ainsi que son beau-frère et des amis décident de partir pendant six semaines faire des randonnées et des sauts en parapente à Spokane ou ils ont des chalets. Maxine loge dans celui de Nathan...