Maxine

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Je suis réveillée par un bruit venant de la cuisine. Je me tourne et découvre Nathan toujours endormi. J'en déduis que ça doit être mon frère avec Nancy. Je regarde encore un peu Nathan dormir. Il a l'air si serein. Est-ce parce qu'il m'a demandé en mariage et que j'ai dit oui où est-ce parce qu'il ne voyait pas mes marques grâce au camouflage que m'ont fait Madison et Emma ? Hélas, aujourd'hui, elles seront de retour. Je n'ai pas envie de voir son visage si triste à chaque fois qu'il les voit. Je l'embrasse sur le front, puis me lève, m'habille et rejoins la personne qui est déjà levée. Lorsque j'arrive dans la cuisine, j'y découvre Elliot qui fouille dans les placards.

- Qu'est-ce que tu cherches ? Dis-je à voix basse.

Il se retourne et me sourit. On continue de parler à voix basse.

- Des tasses ainsi que du café. J'en ai vraiment besoin. Après toute cette route et cette soirée, j'ai besoin d'un bon café.

- Si t'es fatigué, pourquoi tu n'es pas resté coucher ?

- Je ne sais pas. Peut-être la force de l'habitude. Et toi ?

- Je t'ai entendu alors, je suis venu à ton secours. Dis-je en souriant.

Je nous sors deux tasses après avoir lancé la cafetière. Puis, je sors du pain de mie que je mets à griller ainsi que quelques fruits. Il s'installe autour de l'îlot central de la cuisine et me regarde faire.-

- Tu as l'air dans ton élément.

- Je le suis.

- Tu es heureuse.

- Très.

- Je vois ça. Dit-il en me montrant la bague du doigt. Quand te l'a-t-il demandé ?

- Cette nuit.

- Je suis content pour toi. Il a l'air très sympa et pas con.

- Je te remercie pour le pas con. Mais oui, il est plus que sympa. Je l'aime et je suis plus qu'heureuse de devenir sa femme.

- Donc, il va devenir mon beau-frère. Avez-vous fixé une date ?

- Tu crois qu'on a eu le temps de se décider pour une date.

- Non, je crois que vous étiez occupés à autre chose. Dit-il en riant.

Elliot !

- Maxine ! Dit-il en se moquant de moi.

Ça me fait du bien de se retrouver.

- Je sais. J'ai joué au con avec toi alors que lorsqu'on était gamin, on était toujours fourré ensemble. J'aimerais qu'on rattrape le temps.

- Moi aussi. Je trouve agréable de te retrouver et de faire des messes basses comme quand on voulait cacher des choses aux parents.

- Il y a une chose encore que j'aimerais changer.

- Quoi ?

- Notre phrase d'alerte.

- Comment ça ?

- J'ai aimé t'appeler frangine et j'aimerais m'en servir plus souvent. Donc, il faudrait qu'on trouve un autre mot pour te dire que je suis en danger.

- Je suis d'accord. En fait, moi aussi, j'ai aimé que tu m'appelles comme ça frangin.

Il m'attrape par le cou et me frotte la tête avec ses mains. On rit en cœur. Nous discutons encore un long moment avant que Nathan ne nous rejoigne suivit de peu par Nancy. Nathan leur salut d'un mouvement de tête. Il prétend que je ne suis pas du matin, mais lui non plus. Il s'installe derrière moi, m'embrasse la tempe, puis la bouche avant d'aller se servir un café. Il en propose un à Nancy. Ma belle-sœur est déjà prête. À quel moment était-elle dans la salle de bain ? Je n'ai rien entendu.

- Vous êtes des lève-tôt tous les deux. Comment vous faites ? Pourtant, c'est un jour de repos. Vous ne faites jamais de grasse matinée ?

Ils se regardent et se mettent à rigoler. C'est bien la première fois que je vois Nancy rire. Je la croyais super froide.

- Ce n'est pas vraiment un jour de repos pour nous, frangine. Nous avons de la route à faire aujourd'hui.

- Ah oui, c'est vrai. Je me croyais à Seattle.

- D'ailleurs, tu reviens quand ?

Mon regard se tourne vers Nathan.

- J'ai encore une semaine de vacances et après, nous rentrerons. Dit Nathan. Nous avons prévu de faire le dernier saut de l'année. Mais je ne voudrais pas vous séparer trop longtemps. En plus, nous avons un repas à faire pour Thanksgiving.

- Mais nous venons d'en faire un. Dis-je.

Je l'ai promis à votre mère et je tiens mes promesses. Allez, je file sous la douche.

- Déjà !! Mais vous êtes tous fous.

Tous les trois éclatent de rire. Je n'en reviens pas de l'ambiance aussi joyeuse. Je n'aurais jamais cru voir ça un jour.

- On va vous laisser. On va rejoindre les parents. Et promis, je ne leur dirais rien. Je vous laisse faire l'annonce. Dit Elliot en me faisant un clin d'œil.

Je ne peux m'empêcher de l'embrasser sur la joue en le remerciant. Il me sourit et part avec Nancy au chalet de Madison.

Une fois que je refais surface, je tourne les talons pour rejoindre Nathan sous la douche. J'ai besoin de le sentir contre moi. De l'embrasser, de le toucher, de sentir la chaleur de son corps contre le mien. Je franchis le seuil de la salle de bain. Il ne m'entend pas ou fait celui qui ne m'a pas entendu. Je me déshabille et le rejoint sous les jets d'eau. Je passe mes mains sur son corps. J'aime la douceur de son corps glisser sous mes doigts. Je ne suis sorti de ses bras que pendant un court instant et pourtant, il m'a manqué. Je sais que les jets d'eau effacent le maquillage que les filles m'ont fait et qu'il va reprendre son regard triste en me regardant. Je me glisse devant lui, embrasse son torse, puis son cou avant d'atteindre ses lèvres.

- Qu'est-ce qu'il t'arrive ?

- Tu m'as manqué.

- Je ne suis parti que cinq minutes.

- C'est dingue, je sais. Mais j'aime te sentir contre moi. Tout le temps.

- Ce n'est pas dingue ma puce. Dit-il en me regardant.

Ses yeux se promènent sur mon visage, puis mon cou. Son air jovial se referme en voyant les marques sur mon corps.

- Ne me regarde pas comme ça, s'il te plaît.

- Je n'y peux rien ma puce. Je m'en veux tellement.

- Comment ça ? Tu n'y es pour rien.

- J'aurais dû t'accompagner et tabasser celui qui t'a fait ça.

- Bébé, si tu avais été là, je ne suis pas sûr que j'aurais réussi à faire ce que j'ai fait avec Madison, car j'aurais eu trop peur pour toi.

- Alors, tu es mon garde du corps ? Dit-il en lançant un rictus au coin de ses lèvres.

Exactement monsieur et gare à vos fesses si vous me faites du mal.

- Jamais. Jamais je ne te ferai de mal. Au contraire, je veux t'entendre crier de plaisir.

Il me plaque contre le mur de la salle de bain et me prend sauvagement. À tel point qu'il réussit encore à me faire crier son nom. J'ai l'impression qu'il aime me l'entendre crier.

Lorsque nous rejoignons les autres, nous leur annonçons nos fiançailles. Ils sont tous heureux et nous prennent dans leurs bras. Je me sens si proche de ma famille. Ça faisait tellement longtemps que je me sentais seul et maintenant, je suis entouré par tant de gens qui m'aiment et que j'aime en retour.

Je te veuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant