Jeudi 9 juillet 1964

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Grüessech Léo,

J'ai reçu ta lettre de mardi passé. Ainsi, tu as été sodomisé par ton Islandais dans une usine électrique. Pas très romantique tout ça, mais plutôt excitant. Je ne te cache pas que j'ai bandé en la lisant. J'étais couché sur mon lit, vêtu d'un seul slip (je ne suis pas encore un adepte du naturisme 24 heures sur 24) et Koen a remarqué la bosse sous le tissu, il m'a demandé ce qui était si bandant. Je me suis permis de lui raconter ton aventure, il s'est d'abord demandé si la présence d'un générateur pouvait augmenter l'influx sexuel (il est parfois un peu con avec ses théories scientifiques) puis il a voulu des détails quant à la position lors de ton dépucelage (car il faut bien appeler les choses par leur nom) et si vous aviez mis des capotes. Je lui ai rappelé qu'il y en avait dans le tiroir de la table, il n'a pas compris, ou fait semblant de ne pas comprendre.

Nous étions après vingt-deux heures, l'heure des exercices destinés à "L'éducation solitaire des sexes", selon le titre d'un livre du Prof. Dr med. Latte, de l'Université d'Augsburg, livre qu'on nous avait distribué le mardi soir. Koen devait l'avoir déjà appris par cœur, alors que je ne l'avais que survolé, mais il le relisait sans arrêt (pour parfaire son allemand me disait-il) et il m'en citait des extraits :

— Écoute ça : "Les garçons qui se sont beaucoup branlés dans leur enfance et leur adolescence sont ceux qui en général, une fois adultes, montrent le plus bel organe." Tu y crois ? Tu t'es beaucoup branlé ?

— Si cette théorie est exacte, je ne me suis pas assez branlé, sinon elle ferait 20 cm !

— Ce serait un peu trop, 18 cm serait le maximum à ton âge, 13 cm serait la moyenne.

— Bon, j'ai dépassé la moyenne, tu me rassures. Tu sais décidément tout sur le zizi. C'est dans le bouquin ?

— Non, c'est dans celui que j'ai à la maison, mesures basées sur une étude faite des hommes de 7 à 77 ans, non, pardon, ça c'est le Journal de Tintin, chez des hommes de 0 à 20 ans.

— La tienne, elle fait combien ?

— 16,4 cm.

Koen, qui était aussi couché sur son lit, a baissé son slip pour me prouver qu'il ne mentait pas, cela n'aurait pas été nécessaire, il n'aurait jamais osé rajouter quelques millimètres, d'autant plus qu'il me dépassait. Je ne lui ai pas demandé s'il s'était beaucoup branlé puisqu'il m'avait déjà dit combien de fois (j'ai oublié). Je me suis plutôt intéressé à la suite du programme :

— On fait quoi à présent ? Que dit le Dr Latte ?

— "La pulpe du pouce repose sur le bourrelet balanique, l'index et le majeur lui étant opposés, un peu en dessous du frein qui est la partie la plus sensible".

— J'ai rien compris.

— Tant pis, tu prends ta queue dans ta main, n'importe comment, et tu t'astiques.

— Ouais, mais il y aura certainement un examen à la fin, comme pour l'allemand. J'ai peur d'avoir une mauvaise note si les doigts ne sont pas placés correctement.

— Un examen ? Tu crois ? Et qui sera l'expert ? La directrice ? Franz ?

— La directrice pour les hétéros et Franz pour les homos.

— Tu penses qu'il est homosexuel ?

J'ai réfléchi avant de répondre :

— Je ne sais pas. Pour lui, la nudité n'a peut-être rien de sexuel, comme dans le naturisme, et il ne doit certainement pas coucher avec les élèves, ce ne serait pas convenable.

— Penses-tu que ce soit convenable que nous nous masturbions ensemble dans un but éducatif et scientifique ?

— Oui, tout à fait. Et même dans un but sexuel. On fait quoi à présent ?

— "Par un mouvement du poignet, les doigts font une translation du revêtement sur le gland, agissant ainsi sur le frein qui se tend et se détend."

J'ai translaté mon prépuce et agi sur mon frein, je pensais aussi à toi et aux translations que nous avons faites ensemble, ainsi qu'à celles que t'inflige ton infirmière préférée. Koen a ajouté :

— "Pour se finir, le membre est saisi à pleine main pour une agitation plus énergique et plus rapide".

— Ça, c'est clair, mais on se calme. Si tu veux augmenter ta moyenne, il faut faire durer le plaisir. Celui qui éjacule le premier devra exécuter un gage déterminé par l'autre.

— Ce n'est pas dans le livre.

— Non, c'est mon idée. Qu'en penses-tu ?

— Pourquoi pas ? Sinon ça va devenir monotone de se branler tous les jours.

— C'est pourtant indispensable si tu veux montrer un bel organe à ta dulcinée.

Koen a joui le premier, après 11' 22, en net progrès, et moi juste après. Il m'a demandé quel serait le gage, je lui ai répondu que j'allais y réfléchir et qu'il verrait le lendemain. J'avais déjà une idée.

Nous nous sommes nettoyés avec nos mouchoirs en soie, une lessive était bientôt prévue, je voulais la faire avec mon voisin. Nous n'avons pas attendu 22h45 pour la toilette postmasturbatoire. Nous sommes sortis nus dans le corridor, puisque c'est la tenue préconisée par Franz qui ne contrôle d'ailleurs plus aussi systématiquement qu'au début. Soit il nous fait confiance, soit il a vu les bites de tout le monde et il est satisfait.

J'apprécie beaucoup ces moments où nous nous lavons le cul ensemble. Il y en a toujours qui font des plaisanteries sur l'utilisation de leurs engins, en particulier ceux qui auraient déjà honoré une personne du sexe opposé, les homosexuels sont bien plus discrets. J'aimerais bien savoir ce qui se passe dans l'intimité des chambres. Tout le monde se branle-t-il ? Certains se cachent-ils sous leurs couvertures pour le faire ? Si j'ai bien compris, Franz nous a proposé d'aller tous nous promener le week-end prochain, et on dormirait en dehors de l'école, je ne sais pas où. Je rêve d'une branlette collective, comme dans la pièce que nous étudions...

J'arrête ici et te laisse à tes propres fantasmes.

Mille et trois bisous

Mathieu 

Deux cousins (Journal intime)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant