Vendredi 3 juillet 1964 - Part 2

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C'était l'infirmière, Dominique. Elle considéra quelques instants les deux ados avant de s'excuser :

— Désolée, vous auriez dû mettre l'écriteau « ne pas déranger » à la poignée de la porte.

— C'est de notre faute, nous avons oublié, dit Léo, sans cesser de faire des va-et-vient sur la verge de Mathieu.

— Je venais justement vous dire de ne pas oublier de fournir cet échantillon. Vous irez avec les gobelets au bureau des infirmières, je descendrai au labo avec vous, vous pourrez aussi regarder le sperme au microscope.

— Oui, dit Mathieu, l'urologue m'a dit.

— Vous n'oublierez pas de vous rhabiller avant de sortir, ajouta-t-elle en riant.

Dominique n'était pas pressée de repartir. Elle semblait fascinée par Léo qui masturbait son cousin. Elle finit par lui dire :

— Je vais être très indiscrète et outrepasser mes fonctions, vous n'êtes pas obligé de me répondre.

— Vous voulez savoir si je suis homosexuel ?

— Oui, ça m'intéresserait, par simple curiosité et pas pour des raisons professionnelles.

— Non, je ne le suis pas du tout, répondit Léo. Vous ne pouvez pas comprendre le lien qui m'unit à mon cousin. J'ai moi-même de la peine à l'expliquer.

— Mais cela ne vous dégoûte pas de manipuler un pénis.

— Je me suis entraîné avec le mien !

— C'est très bien, je vais vous laisser. À plus tard.

Dominique sortit.

— Elle est un peu bizarre cette infirmière, fit Mathieu.

— Pourquoi ? Mets-toi à sa place : elle ouvre la porte et elle tombe sur deux garçons qui se branlent mutuellement. Ça ne doit pas arriver tous les jours.

— En effet, elle devait pourtant se douter que c'était l'heure où nous le ferions.

— Tu n'as pas tort. Elle voulait certainement comparer nos bites. Bon, je vais accélérer un peu la cadence.

— C'est quoi ce lien qui nous unit ?

— Les liens du sang, peut-être. On est sur la même longueur d'onde, comme des frères.

Mathieu éjacula dans le deuxième gobelet, celui qui avait une étiquette à son nom. Léo nettoya le gland et les deux cousins se rhabillèrent.

— C'est plutôt gênant, s'inquiéta Mathieu, si on croise quelqu'un dans le couloir...

— Bah, ce sera amusant de voir leur réaction.

Ils sortirent de la chambre, passèrent devant le bureau des infirmières, Dominique les accompagna jusqu'à l'ascenseur. Un couple attendait, la femme avait l'air de mauvaise humeur.

— Il est en panne ? Nous attendons depuis cinq minutes.

— N'exagère pas, fit l'homme, depuis une minute.

Mathieu donna un coup de coude à Léo, il souleva le gobelet et le regarda par transparence à la lumière d'une applique. Son cousin fit de même et ils comparèrent le contenu.

— J'en ai plus, dit Léo.

— Pas étonnant, le médecin m'a vidé la prostate avant.

Dominique devait se retenir pour ne pas éclater de rire. La femme grommela.

Deux cousins (Journal intime)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant