Dimanche 26 Juillet 1964 - Part 4

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Urbain demanda à Stefan s'il pouvait se rendre en voiture jusqu'à la ferme de ses parents, l'apprenti lui répondit que c'était possible s'il n'avait pas peur de la salir avec les beuses. Urbain n'avait rien d'autre à faire les jours suivants, il aurait le temps de la laver.

Les parents de Stefan sortirent à leur arrivée. Son père discuta avec le chauffeur et voulut voir le moteur de la Mercedes. Stefan présenta ses amis à sa mère.

— Il été sage ? demanda-t-elle. Il a bien cuisiné ?

— Très sage, dit Mathieu, et les tartes étaient excellentes.

— Je me faisais du souci, car dans ces réunions il peut y avoir des filles nubiles, je ne voudrais pas que mon fils... vous me comprenez.

— Je vous rassure, Madame, dit Koen, il n'y avait pas de filles.

— Pas de filles ? s'étonna la mère.

— Koen voulait dire pas de filles dans le dortoir, précisa Mathieu.

— Un dortoir ? Il s'est déshabillé devant tout le monde ? Mon Stefan est devenu si pudique, il n'aime plus se laver nu à la cuisine.

— Maman, s'il te plaît, cela ne les regarde pas, fit Stefan.

— Nous nous sommes même baignés nus dans le lac, dit Koen.

— Nus ? Tu aurais dû prendre ton maillot de bain.

— Maman, tu sais bien que je prenais des douches à la piscine avec mes camarades et que j'ai déjà vu des... des zizis.

— Oui, c'est vrai. Vous restez pour souper ?

— Merci, fit Mathieu, ce ne sera pas possible, nous nous sommes attendus à l'école.

— J'insiste, je ferai quelque chose de simple, des rösti au lard.

— Maman, le cuisinier n'aime pas quand les élèves annoncés ne sont pas là, il faut donner la nourriture aux cochons.

— C'est juste, vous viendrez un autre jour ?

— C'est promis, Madame, dit Mathieu.

— Maman, il faudra que j'invite aussi Peter ce jour-là.

— C'est qui ce Peter ?

— Un apprenti fromager qui habite Hasliberg et qui travaille à Brienz. Il chante très bien.

Le père les interrompit, il avait une bouteille d'eau-de-vie de pomme et des verres sur un plateau. Ils ne purent pas refuser de trinquer, à part Urbain. La mère alla chercher des bricelets salés faits maison. Stefan expliqua :

— Je vais aller avec Peter visiter l'Expo 64 à Lausanne le 1er août, Mathieu nous invite à passer la nuit chez lui.

— Merci beaucoup, Monsieur de Goumoëns, dit la mère, c'est bien que mon fils ait un ami et qu'il sorte, il est trop casanier. Et avec un homme je n'ai pas de soucis, vous voyez ce que je veux dire.

— De rien, vous pouvez m'appeler par mon prénom, Mathieu, ce sera plus simple.

Koen et Mathieu remontèrent ensuite dans la voiture et s'assirent à l'arrière. Mathieu demanda :

— Tu me racontes ce que tu as fais avec Hyacinthe lors de sa visite chez toi aux Pays-Bas ?

— On a joué au train électrique.

— Ça c'est la version pour les petites filles modèles, j'aimerais la version pour les grands garçons vicieux.

— On a joué... au docteur.

Deux cousins (Journal intime)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant