Vendredi 17 juillet 1964

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Mathieu et Léo revinrent vers 16h30 à la clinique, ils s'assirent sur la terrasse pour boire le thé. Koen les rejoignit peu après.

— Tu n'as pas l'air en forme, remarqua Léo. C'était si pénible que ça ces examens ?

— Non, pas les examens, plutôt les discussions, avec les médecins.

— Tu nous caches quelque chose, s'inquiéta Mathieu. Tu as une maladie ? Tu n'as pas de spermatozoïdes ?

— Non, je t'assure, je suis en bonne santé physique et j'ai un nombre normal de gamètes, même sans m'abstenir quatre jours avant.

L'arrivée de Dominique interrompit la conversation, elle était vêtue d'une robe estivale verte à fleurs. C'était la première fois que Léo la voyait sans sa tenue d'infirmière, elle paraissait plus maigre. Il aurait espéré une tenue plus sexy, puis il se dit qu'elle se changerait pour le souper. Il lui fit la bise et lui présenta Koen :

— Bonjour, Mademoiselle Nusslé, enchanté, dit celui-ci.

— Bonjour, Monsieur..., dit-elle.

— Monsieur Grosse Queue, précisa Léo, c'est un pseudonyme, tu peux l'appeler Koen.

— Enchantée, appelez-moi Dom. Et je vous propose de nous tutoyer. Nous ne sommes pas au boulot. On va chez moi tout de suite ?

Dominique s'étonna des deux valises de Léo :

— Tu quittes la clinique ? Tu n'es plus satisfait des soins à ton zizi lorsque je suis absente ?

— Non, je suis guéri.

— Et tu vas séjourner où ?

— Je ne sais pas encore.

Dominique n'habitait pas loin, ils furent chez elle en cinq minutes. Son appartement se situait au quatrième étage, sans ascenseur, il était petit : un salon, une chambre, la cuisine et un balcon avec vue sur le Lac Léman. Elle avait des meubles classiques, elle expliqua qu'elle les avait hérités d'une tante. Pas de téléviseur, seulement une radio avec un tourne-disque. Sur la table de la cuisine, un énorme bouquet de roses rouges que Léo avait fait livrer le matin.

— Tu as fait des folies, lui dit Dom.

— Ce n'est rien, tu nous invites les trois et c'est toi qui auras tout le travail.

— J'ai préparé quelque chose de simple, une fondue bourguignonne. Et je compte sur vous pour la vaisselle...

Koen sortit une boîte en fer de sa valise, ornée d'un paysage bucolique des Pays-Bas, avec un moulin à vent :

— Ce sont des biscuits de mon pays.

— Oh, merci ! dit Dom, en lui faisant la bise.

Koen rougit. Mathieu se demanda à qui était destinée initialement cette boîte, il offrit du chocolat à Dominique.

— Vous pouvez déposer vos valises quelque part, dit-elle, Léo, tu peux mettre les tiennes dans ma chambre.

— On pourrait prendre une douche avant le souper ? On a transpiré aujourd'hui.

— Certainement, je finirai de préparer le repas pendant ce temps. J'ai mis des linges de différentes couleurs à la salle de bain.

— Koen aimerait savoir s'il doit laisser un slip pour aller se doucher.

— Ce n'est pas une bite qui va me choquer, dit Dom en riant, même grosse. Ne restez pas trop longtemps sous la douche si vous voulez que les trois aient de l'eau chaude, et j'aimerais aussi me rafraîchir après vous.

Deux cousins (Journal intime)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant