Dimanche 26 Juillet 1964 - Part 3

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Christoph attendait avec sa jeep pour conduire son apprenti au chalet. Urbain se gara à côté, tous descendirent. Peter présenta son maître d'apprentissage à ceux qui ne le connaissaient pas. Urbain demanda à voir le moteur de la jeep qui avait fait la deuxième guerre. Christoph l'entretenait amoureusement et ne l'utilisait que rarement.

Stefan et Peter s'éclipsèrent et se dissimulèrent derrière un bosquet pour s'embrasser. Christoph dit :

— Franz avait raison, il avait deviné que ces deux s'entendraient bien. J'espère que Stefan n'est plus vierge.

— Je pense qu'il ne l'est plus, fit Mathieu, je n'ai pas assisté.

— Cela me rassure, il devenait trop insistant, il aurait aimé que je le dépucèle. Je suis d'accord de me branler avec mes apprentis et de parler de cul pendant les longues soirées d'été, mais pas plus.

— C'est émouvant de les voir, dit Koen.

— Toi, ému ? fit Mathieu. Qu'est-ce qu'il t'arrive ?

— C'est beau la jeunesse, deux êtres qui s'aiment.

— Je te rappelle que tu as le même âge qu'eux et que... tu as aussi quelqu'un qui t'aime.

— Oui, mais nous deux c'est pas pareil, nous sommes plus mûrs, et nous avons de grandes tâches à accomplir.

— En somme, ta carrière sera plus importante que moi.

— On en reparlera un autre jour.

Mathieu prit Koen dans ses bras et lui roula une pelle.

— C'est beau la jeunesse, quatre êtres qui s'aiment, fit Christoph en riant.

— Ça leur passera, fit Urbain. On va continuer, je dois encore rentrer à Lausanne ce soir.

Deux cousins (Journal intime)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant